Les confiseurs ont fait acte de bonne volonté mardi. Les acteurs du secteur ont signé une charte de déontologie et d’engagement pour rendre les bonbons plus transparents. Fini donc l’ajout du colorant E171 - le dioxyde de titane -, cancérogène, et place à un étiquetage plus clair pour les consommateurs. Par ailleurs, les fabricants de sucreries prévoient d’innover en créant des produits allégés en sucre, voire même sans sucre. Alléchante a priori, cette idée est pourtant accueillie avec scepticisme, voire carrément rejetée par certains nutritionnistes.
L’émission Circuits Courts est consacrée mercredi 20 juin à la production du sucre. Autour d’Anne Le Gall et Maxime Switek, Samuel Marc, fondateur de Delisucré, et Eric Birlouez, historien, spécialiste de l’alimentation discuteront de la manière de produire mieux du sucre de meilleure qualité.
Moins de sucre, mais plus de consommation ? D’abord parce qu’avec des bonbons moins riches en sucre, les enfants - et surtout leurs parents - auront tendance à en consommer - ou à en faire consommer - plus. "L’allégement en sucre peut provoquer une habitude au produit car quand on sait que c’est allégé, on va en manger davantage", explique à Franceinfo Anthony Fardet, chercheur en nutrition préventive. "J’y suis totalement opposée car comme tous les produits light cela trompe le cerveau et favorise des consommations plus importantes", confirme à Europe 1 Corinne Chicheportiche-Ayache, médecin nutritionniste.
Car ce qui fait aussi tout le sel d’un bonbon sucré, c’est ça rareté. "Si on les consomme à l’occasion pour le plaisir, il n’y a aucun souci", reprend Anthony Fardet, auteur de Halte aux aliments ultra transformés, mangeons vrai. " Il faut plutôt encourager les gens à les consommer parcimonieusement".
Autant de sucre, mais du meilleur sucre ? Le chercheur suggère une autre piste : changer "la qualité des sucres. Au lieu de mettre des sirops de fructose, de glucose ou des sucres, typiquement industriels et eux-mêmes très transformés, mettre plutôt du vrai sucre", enjoint Anthony Fardet.
Les industriels ont en effet tendance à préférer des sirops très raffinés, plus facile à intégrer dans les recettes et surtout moins chers que la saccharose, le sucre issu de la canne à sucre. Or ces sirops ne sont pas bons pour la santé. Ils augmentent le risque de surpoids, bien sûr, mais aussi une hausse des triglycérides, les lipides sanguins et du mauvais cholestérol. Autant de choses mauvaises pour le cœur. Enfin, ils sont moins efficaces que la saccharose pour induire l’impression de satiété. En clair, il faut en consommer plus pour se sentir repu.