Nessim Ramdane abattu pour avoir désobéi à un adolescent qui lui avait intimé l'ordre de s'arrêter pour aller exécuter la cible qu'il venait de repérer dans la rue. La mort de ce chauffeur VTC d'une trentaine d'années secoue Marseille. Ce mardi, l'enterrement en présence de dizaines de personnes sonne comme un dernier adieu, plein de tristesse mais aussi de révolte.
"Des enfants vont grandir sans père"
Le visage grimaçant, les jumeaux de Nessim Ramdane regardent passer le cercueil blanc. Tous ses proches, comme Alex, viennent saluer une dernière fois le père, l'ami, l'éducateur sportif. "Nessim, il ne faut pas qu'on l'oublie, parce que c'est un acte héroïque qu'il a fait. En mettant sa vie en péril, il a sauvé peut-être d'autres vies, d'autres personnes", explique l'homme au micro d'Europe 1.
"Aujourd'hui, on a passé un cap. Des innocents meurent, il y a des enfants qui vont grandir sans père. Nessim, ce n'est pas une victime comme les autres, il n'avait rien à voir avec tout ça", conclut-il. Ce chauffeur de VTC est mort pour avoir dit non à un tueur à gages de 14 ans, lui qui avait déménagé dans le Var pour échapper justement à la violence des quartiers.
Une ville qui se dégrade
"C'est impensable, c'est du jamais vu. Mais voilà, ça se dégrade méchamment. Marseille se dégrade, les quartiers se dégradent, ça tue dans n'importe quel arrondissement. Mais c'est triste. L'argent facile, ce n'est pas une vie", ajoute un autre proche du père de trois enfants.
Dans l'espoir d'un déclic, l'imam Boualem Khatir dans son prêche, lance un appel : "C'est un signe pour les gens qui sont encore dans la délinquance, qui sont sur le mauvais chemin. Il est temps de revenir, de se ressaisir. Je tiens à dire un mot à tous les parents : 'Tenez vos enfants'", insiste-t-il. Tous espèrent maintenant que ce meurtre ne restera pas une illustration supplémentaire de la violence aveugle du trafic de drogue dans la cité phocéenne.