Le Conseil régional du culte musulman (CRCM) de Bretagne va porter plainte après la découverte de tags antimusulmans lundi à Rennes sur les murs de plusieurs lieux de culte islamique, a appris l'AFP de source proche du dossier. Trois bâtiments ont été visés par ces inscriptions.
Le CRCM va porter plainte. "88 Nic les Mus", un smiley avec l'inscription "go home" et sur un troisième tag des symboles religieux - étoile de David, croix chrétienne, croissant et étoile - sous lesquels est écrit "Non merci" : les tags ont été découverts par des fidèles et des responsables musulmans dans la matinée. Selon le président de l'Observatoire national contre l'islamophobie (ONCI) et délégué du Conseil français du culte musulman (CFCM) Abdallah Zekri, des travaux pour effacer les inscriptions étaient en cours dans l'après-midi.
Le CRCM de Bretagne va porter plainte et avec l'ONCI se constituer parties civiles, selon Abdallah Zekri, qui précise que les tags ont visé simultanément trois lieux de cultes dans un département peu habitué à des inscriptions haineuses contre les musulmans, et sont liés au contexte des prochaines élections européennes.
Et demande des mesures pour assurer la sécurité des mosquées. La question des actes antimusulmans à l'approche des élections européennes avait été évoquée en décembre lors du congrès du CFCM à Paris en présence du ministre de l'Intérieur et des autorités politiques. "Je suis habitué, cela fait huit ans que j'occupe ces fonctions. Chaque fois que des élections approchent, les maux de la France viennent de l'islam et des musulmans", estime Abdallah Zekri.
"Ce sont des insultes écrites avec un mauvais français. Cela m'a intrigué dans la mesure où nous avons porté plainte, il y a un mois contre Catherine Blein (élue régionale de Bretagne ex-FN, NdlR)" qui avait posté un tweet après l'attentat de Christchurch. Catherine Blein avait écrit le message "tuerie en new zealand : oeil pour oeil...", désormais effacé.
"A l'approche du mois de Ramadan où les fidèles vont se rendre nombreux dans les mosquées de France", l'ONCI et le CFCM demandent au gouvernement "de prendre des mesures pour assurer la sécurité des lieux de culte", dans un communiqué commun.