Gageons que cet article soit bien écrit et exempt de fautes… Chaque jour dans "Historiquement vôtre", Stéphane Bern revient sur les origines des expressions du quotidien. Mercredi, il a expliqué l'histoire de l’expression "avoir une coquille", qu'on utilise quand on oublie une lettre ou qu'on fait une faute d'orthographe dans un texte. Le terme est utilisé pour la première fois dans un livre de référence sur l'imprimerie de 1723.
Une coquille désigne une erreur, souvent une faute de frappe, une lettre à la place d’une autre dans un texte. À la base, c’est plutôt une expression qu’on emploie dans l’imprimerie. La première fois qu’on en trouve trace, c’est dans un livre qui fait référence, publié en 1723, intitulé La science pratique de l’imprimerie, et écrit par Martin Dominique Fertel, imprimeur de l’évêque de Saint-Omer.
À l'époque, imprimer était bien plus fastidieux que de nos jours. Les choses se passaient comme suit : le typographe alignait des caractères piochés dans une boîte en bois. Mais même en étant très attentif, il arrivait que les lettres ne se retrouvent pas dans les bonnes cases de la boîte, ce qui donnait donc ces fameuses coquilles.
Des lettres déplacées par du blanc d'œuf ?
Concernant l'origine de la coquille, deux légendes cohabitent. La première hypothèse est liée à la technique d'entretien des plaques d'impression de l'époque. On les nettoyait alors avec du blanc d’œuf. Mais parfois, des petits morceaux de coquilles restaient malencontreusement collés sur les plaques, ce qui bougeait les lettres et provoquait… des coquilles.
La deuxième hypothèse est un peu grivoise. Un jour, au Journal officiel, le mot coquille devait être écrit, et la lettre Q fut oublié, donnant le mot familier désignant les organes génitaux masculins. L'histoire a fait grand bruit et l'expression coquille est restée.