Dans quelques heures se dérouleront dans les rues françaises de nombreuses manifestations contre la réforme des retraites adoptée le 14 avril dernier. Entre 400.000 et 600.000 personnes sont notamment attendues dans toute la France, dont 40.000 et 70.000 rien que dans la capitale. À l'occasion de cette 14e journée de mobilisation nationale, les forces de l'ordre projettent d'utiliser des drones afin de faciliter la gestion des cortèges de manifestants. Mais l’emploi des drones par les forces de l’ordre est très encadré et il est détaillé dans un document interne de 28 pages qu’Europe 1 a pu se procurer.
Les consignes ont été diffusées fin avril et sont formelles : la durée de conservation des images ne peut dépasser sept jours sauf si une procédure administrative ou judiciaire est ouverte entre temps. Et lorsque l’intérieur des domiciles ou leur entrée est filmée pour des besoins opérationnels, ce délai est ramené à 48 heures. Systématiquement, le pilote de drone est tenu de faire un rapport détaillé et circonstancié à sa hiérarchie lorsqu'un événement est filmé.
>> LIRE AUSSI - Réforme des retraites : une 14e journée de mobilisation aux allures de baroud d'honneur ?
Pas de reconnaissance faciale
En outre, ce dernier doit initialement avoir suivi une formation composée de théorie et de pratique, puis être à jour d’au moins 20 heures de vol en mission ou en entraînement chaque année. L'encadrement de l'utilisation des drones interdit par ailleurs la captation du son, et les vidéos enregistrées ne peuvent ensuite pas être recoupées avec un logiciel de reconnaissance faciale. Enfin, le télépilote est le garant de la sécurité de son drone. Lui seul est apte à décider à tout moment d’interrompre le vol ou de le poursuivre en fonction des conditions aéronautiques.