L'assistance publique des hôpitaux de Paris est en panne d'infirmiers. Ce lundi, son directeur général Martin Hirsch a estimé qu'il en manquait 1.400 alors que les soignants multiplient les appels à l'aide face au manque de personnel. "Nous, à l'AP-HP par rapport aux autres hôpitaux, notre problème est sur les infirmières (...) On en a 1.000 de moins qu'il y a un an à la même époque, on avait prévu de créer 400 postes supplémentaires, on n'a pas pu les créer, donc il nous manque 1.400 infirmières par rapport à ce que l'on aimerait avoir", a-t-il expliqué sur France Inter.
"Il y en a qui ont changé de métier, il y en a qui sont partis dans le privé, il y en a qui sont partis en province, il y a en qui ne sont pas venus travailler après la diplomation de l'été dernier (...) et il y en a beaucoup qui utilisent cette drogue douce de l'intérim, qui nous met dans une situation absolument terrible", a-t-il ajouté. A l'AP-HP, 15% lits restent fermés en moyenne, faute de soignants, a-t-il souligné, alors que les hôpitaux à travers la France alertent sur le manque de personnel dans les services d'urgences.
La santé, l'une des trois "urgences" du gouvernement
"Avant, quand on était diplômé, on n'avait pas le droit de s'installer comme intérimaire. Intérimaire dans les métiers de santé où il n'y a pas de chômage (...), ça veut dire 'je fais le choix de travailler quand je veux, quand je peux, payé trois fois plus que les autres'", a commenté M. Hirsch, qui a qualifié les intérimaires de "mercenaires".
La santé fait partie des trois "urgences" auxquelles le gouvernement doit s'atteler, au côté du climat et du pouvoir d'achat, a indiqué vendredi la Première ministre Elisabeth Borne, à l'issue d'une réunion à Matignon avec son gouvernement. Face à la pénurie de personnels dans les hôpitaux, l'ancienne ministre du travail a assuré avoir demandé aux "ministres concernés" de lui "faire des propositions très rapidement pour prendre des mesures efficaces pour l'été".