Est-il réellement possible de limiter l'accès aux gares aux seuls détenteurs de titres de transport ?

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Olivier Samain avec C.C , modifié à
Après les attentats de Bruxelles, Bernard Cazeneuve veut limiter l'accès aux gares aux seules personnes munies d'un billet ou d'une pièce d'identité. Est-ce concrètement possible ?
REPORTAGE

Quelques heures après les attentats de Bruxelles, le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé le déploiement de 1.600 policiers et gendarmes supplémentaires en France, "à la fois sur les contrôles aux frontières et dans les infrastructures de transport aérien et ferroviaire". Il a aussi annoncé que dans les transports en commun, "les accès aux zones publiques de transport seront réservés aux personnes munies d'un titre de transport et/ou d'une pièce d'identité". Mais cette mesure est quasi-impossible à mettre en pratique dans les gares, estiment les agents de la SNCF. 

Les possibilités d'accès sont multiples. Comment ne laisser passer dans une gare que des personnes munies d'un billet ou d'une pièce d'identité ? Le sujet s'est invité mardi dans la discussion d'une équipe de contrôleurs et d'agents d'escale réunis au siège de la fédération CFDT des cheminots à Paris. Agent d'escale à Bordeaux, Jean-Sébastien Montes rappelle qu'on ne se rend pas dans une gare uniquement pour prendre un train. "Il y a énormément d'entrées dans ces gares. C'est un lieu de vie, un lieu d'échanges avec beaucoup de magasins...", précise-t-il au micro d'Europe 1. Par ailleurs, les possibilités d'accès sont multiples. "Il y a aussi les métros qui rentrent dans les gares, et les gens peuvent aussi venir des autres trains. Il va donc y avoir un gros problème de perméabilité quant aux contrôles d'accès", assure encore l'agent d'escale.  

Qui contrôlera le titre de transport ou la pièce d'identité ? Le contrôle de la pièce d'identité ou du titre de transport nécessite la présence d'agents assermentés. Pour les policiers et les gendarmes, ça ne pose pas de problème. Idem pour les agents de la sûreté générale de la SNCF. En revanche, cela va moins de soi pour les contrôleurs. "Le périmètre d'accès aux contrôleurs se situe sur le quais et à bord du train, pas au delà", explique Sabine Le Toquin, chef de bord sur les trains bretons. "On a déjà suffisamment à faire en tant que contrôleur à bord des trains pour envisager de se déplacer au delà du quai du train", dit-elle. Le plus gros obstacle au contrôle des titres de transport et d'identité sera donc celui des effectifs à mobiliser. D'autant que les grandes gares parisiennes voient passer chaque jour plusieurs centaines de milliers de personnes.