Le projet d'organiser l'Exposition universelle en 2025 était "peut-être beau" mais "pas suffisamment solide" financièrement a argué mardi Édouard Philippe pour justifier le retrait de la candidature française.
"Il nous est apparu assez tôt que le projet était peut-être beau mais qu'il n'était pas (...) suffisamment solide. Nous en avons tiré les conséquences", a déclaré le Premier ministre devant le Sénat, lors de la séance de questions au gouvernement. "Si nous étions dans une situation budgétaire dans laquelle nous pouvions nous dire: 'on verra bien, ça ira tellement mieux'... Mais nous ne sommes pas dans cette situation", a plaidé Édouard Philippe, qui répondait à la sénatrice de Paris (LR) Catherine Dumas. "Depuis très longtemps notre pays considère que l'on verra plus tard. Ça n'est pas raisonnable. C'est le sens de la décision que j'ai prise", a-t-il insisté.
Un "modèle économique" qui comportait des "faiblesses structurelles". Le Premier ministre a ainsi épinglé un "modèle économique" qui "comportait plusieurs faiblesses structurelles", en rappelant que ni l'État ni les collectivités ne devaient abonder le projet. Ainsi, l'équilibre économique "reposait au moins à hauteur de 300 millions d'euros sur une hypothèse de cession gratuite du foncier par l'établissement public d'aménagement Paris-Saclay. (...) Ça s'appelle fondamentalement une subvention publique", a critiqué Édouard Philippe. "La fréquentation présentée ne permettait pas d'atteindre le montant des recettes avancé", a poursuivi le Premier ministre en s'appuyant sur une note de la Direction générale du Trésor.
Une annonce faite par le Premier ministre samedi. Enfin, les organisateurs qui souhaitaient "que l'ensemble des partenaires privés apportent la garantie suffisante du projet, avaient du mal à garantir cet engagement. Sauf à ce que l'Etat lui-même garantisse les éventuelles questions qui se poseraient", a pointé Édouard Philippe. L'annonce du retrait de la candidature française a été faite samedi dans un courrier adressé par Édouard Philippe au comité d'organisation et révélée par le Journal du dimanche.