L'heure des solutions contre la dégradation de la qualité de l'air. La France vient de traverser un pic de pollution, une concentration très importante de particules fines. Avec un diamètre 20 fois plus fin qu'un cheveu, celles-ci ne sont pas sans danger pour la santé. Ces minuscules particules s'infiltrent partout dans les tissus et peuvent provoquer des maladies cardiovasculaires, pulmonaires ou même des cancers selon l'OMS. Cette concentration massive provoque 40.000 décès par an. Alors, face à cela, quels sont les bons gestes à adopter ? Dans l'émission Bienfait pour vous, la chroniqueuse environnement Perrine Brami détaille les bons réflexes à avoir pour limiter les conséquences d'un pic de pollution.
Sur la route, réduire la vitesse de 20 km/h
En temps de crise énergétique, réduire la vitesse de son véhicule sur la route ne permet pas simplement de faire des économies de carburant. "En circulation, il est nécessaire de réduire de 20 km/h sa vitesse, cela permet une diminution de 20% des particules fines, ce qui n'est pas négligeable", souligne Perrine Brami au micro de Julia Vignali et Mélanie Gomez. Afin de limiter encore plus la concentration de particules, la chroniqueuse précise l'importance d'appliquer ce geste tout en pratiquant le covoiturage pour les déplacements.
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Éviter les feux de cheminée
Chaque jour, une personne respire en moyenne 15.000 litres d'air. Contrairement aux idées reçues, même en pic de pollution, l'air dans les maisons est 8 à 15 fois plus pollué que l'air extérieur. Une information assez inquiétante en sachant qu'une personne passe en moyenne 80% de son temps en intérieur. Face à cela, pour limiter la concentration de particules fines dans son espace de vie, il est nécessaire d'éviter les feux de cheminée et de se chauffer autrement. "Une petite flambée de deux heures, c'est l'équivalent d'un trajet de 2.000 kilomètres avec une ancienne voiture diesel. Donc ça consomme et pollue énormément", détaille Perrine Brami.
Aérer même en pic de pollution
Cela peut étonner pendant un pic de pollution, et pourtant le bon réflexe à avoir pour limiter les risques sur la santé est d'aérer. Un conseil un peu contre intuitif donné par Bérénice Jenneson de l'association Atmo France. "Le danger est de croire qu'en période de pollution il ne faut pas ouvrir les fenêtres alors qu'il est possible de le faire. Il faut juste changer son comportement. Dans ce cas là, il faut plutôt ouvrir côté cour que côté route par exemple. Au niveau des horaires, il est important d'éviter le matin lorsque le trafic routier est important et que la concentration de particules fines est élevée. Le milieu de journée sera le plus privilégié pour ouvrir les fenêtres", explique-t-elle.
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Les plantes dépolluantes, une appellation trompeuse
Si certains parlent des plantes dépolluantes pour faire face au pic de pollution et à la concentration de particules fines, Perrine Brami précise bien qu'il s'agit d'une appellation "complètement trompeuse". "Derrière ce terme, il y a par exemple le chlorophytum, la petite plante araignée. Elle est supposée éliminer pas mal de polluant comme les formaldéhydes, le monoxyde de carbone ou le benzène", indique la chroniqueuse. Pour Elisabeth Chesnais de l'association de consommateurs Que Choisir, il faut se méfier de l'efficacité de ces plantes.
"Les plantes d'épouvante, il a été prouvé qu'elles étaient très efficaces dans des conditions expérimentales. Tout le problème, c'est que dans les maisons ou les appartements, c'est la vraie vie. Et là, il n'y a aucune preuve de leur efficacité. Manifestement, il y a eu des études en intérieur et cela ne fonctionne pas. En revanche, ça peut provoquer des allergies par des moisissures de la terre", alerte-t-elle.