Cinq hommes seront jugés en avril devant le tribunal correctionnel de Paris dans le dossier emblématique de la filière djihadiste de Lunel, commune de l'Hérault qui a vu partir en Syrie une vingtaine de jeunes, a appris l'AFP vendredi de sources concordantes. Il s'agira du premier procès de cette filière d'acheminement de candidats au djihad, considérée comme un laboratoire du djihadisme à la française en raison notamment de l'ampleur de la vague de départs en Syrie, une vingtaine de jeunes sur un total de quelque 26.000 habitants.
Vague de départs à l'automne 2013. Ces cinq hommes âgés de 29 à 47 ans, dont trois sont incarcérés, doivent comparaître du 5 au 11 avril pour association de malfaiteurs à visée terroriste. Deux d'entre eux seront également jugés pour financement du terrorisme. Un juge antiterroriste a ordonné le 29 janvier le renvoi, pour des faits correctionnels, de ces cinq prévenus. L'instruction se poursuit par ailleurs dans un volet criminel où plusieurs suspects sont mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste, selon une source proche du dossier. À partir de l'automne 2013, une vingtaine de jeunes de 18 à 30 ans de cette commune située entre Montpellier et Nîmes avaient rejoint les rangs de groupes djihadistes en Syrie, où certains sont soupçonnés d'avoir commis des exactions.
Démantèlement en 2015. Au moins huit y sont morts, certains dans des affrontements armés. Cette vague de départs, l'une des plus importantes en France à l'échelle de cette commune minée par le chômage, y avait suscité un vif émoi. Les services antiterroristes avait démantelé la cellule française en janvier 2015, quelques semaines après les attentats djihadistes contre Charlie Hebdo et l'Hyper cacher, conduisant à la mise en examen de ces cinq hommes. Parmi eux, deux rentraient des zones syriennes tenues par les djihadistes et sont encore aujourd'hui en détention provisoire. Ils comparaîtront dans le box des prévenus au côté de trois autres hommes, soupçonnés notamment d'avoir fourni une aide logistique à des proches candidats au départ. L'un d'eux est soupçonné d'avoir joué un rôle de relais entre la France et la Syrie.