Autour de la porte d’embarquement du port de Marseille, la circulation est bloquée. Cela fait trois jours que la grève fait rage, en signe de contestation contre la réforme des retraites. Des dizaines de véhicules stationnent sur la route. À l'intérieur XX, des passagers sont exaspérés. Parmi eux, Moussa qui se confie au micro d'Europe 1. "J'ai fait au moins 10-12 heures de route", souffle-t-il. "Il y en a qui sont venus de plus loin. Ils ont fait 1.000 km ! Un d'Italie, un du Luxembourg ! Je n'ai pas de sous. J'ai 40 euros dans la poche, je vais faire comment ? Je vais où ? Je vais dormir là", lâche-t-il fataliste.
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"Je n'ai pas dormi depuis deux jours"
Comment en est on arrivé là ? Au moment où Corsica Linea prévient de l’annulation, il est déjà trop tard pour ces passagers qui attendent au port de Marseille-Fos. Ils tentent à présent désespérément d’obtenir des informations auprès de la compagnie. "Regardez combien de fois j'ai appelé. Ils ne répondent jamais... Ce n'est pas bon de traiter les gens comme ça", fustige un des passagers. Un autre se lamente : "Combien d'argent ont-ils pris ? On ne mérite même pas une bouteille d'eau, un sandwich ? Je n'ai pas dormi depuis deux jours. Je suis en train de vibrer", affirme-t-il non sans colère.
Tous se posent la question. Comment se fait-il que ce mouvement social n’ait pas été anticipé ? C'est une véritable incompréhension également du côté des grévistes, qui ont remis leur préavis il y a maintenant 11 jours.