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Louise Sallé / Crédit photo : XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
L’école rend aujourd'hui hommage aux mémoires de Samuel Paty et Dominique Bernard, deux professeurs assassinés par des terroristes islamistes. Une minute de silence est organisée dans tous les collèges et les lycées. Un temps d'échange et de réflexion peut également être organisé avec les élèves.

L’école rend aujourd'hui hommage aux mémoires de Samuel Paty et Dominique Bernard, deux professeurs assassinés par des terroristes islamistes. L’un en 2020, l’autre en 2023, tous deux mi-octobre. Une minute de silence est organisée ce lundi dans tous les collèges et les lycées. Chaque établissement choisit l’heure à laquelle il souhaite réaliser ce recueillement. Et un temps d'échange et de réflexion peut également être organisé avec les élèves, d’après les consignes données par le ministère.

"Être professeur, c’est sacré"

Avant ou après la minute de silence, des professeurs peuvent rappeler en classe ce qu’est la laïcité ou lire des textes. Hocine, 17 ans, est en Terminale à Paris au lycée Paul Bert. Il a préparé un poème, écrit avec d’autres lycéens, dans lequel il rend hommage aux enseignants. "C'est sur le désarroi, la peur qu’un prof peut ressentir… Il peut éprouver une phobie de venir enseigner, malheureusement", explique Hocine. "Surtout qu'il y a un oubli de ces épisodes, des agressions plus généralement vécues par des enseignants… Être professeur, c'est sacré quand même", affirme-t-il.

Pédagogie autour de ce qu’est un hommage

Dans le collège de Farida Pariolleau, principale à Anne Frank, dans le 11e arrondissement de la capitale, les élèves aussi sont associés à l’organisation. "Les enfants ont décidé de mettre les portraits des deux victimes à l'entrée de l'établissement et d'y déposer une petite rose", indique la principale. "Mais cette minute de silence, elle se prépare depuis quelques jours, car il faut expliciter aux élèves ce qu'est un hommage républicain, un moment de recueillement", poursuit-elle.

Plus de 600 sanctions l’an dernier après les perturbations de la minute de silence

Les collégiens, en effet, ne le comprennent pas toujours. L’an dernier, il y avait eu des centaines de "perturbations" lors de l’hommage. Sarah, en 5e, avait été choquée par des rires survenus dans sa classe, pendant la minute de silence dédiée à Samuel Paty et Dominique Bernard. "Alors qu'un professeur s'est sacrifié pour ses élèves, à Arras, mes camarades ont rigolé…", déplore Sarah. "Or, peut-être qu'un professeur aurait protégé cet élève qui a rigolé !", s’exclame-t-elle. "Ça m'a fait de la peine."

Des incidents plus graves, comme avoir crié "Allah Akbar", ou prononcé des phrases telles que "il avait raison de tuer le prof", avaient donné lieu à 600 sanctions, fin 2023, dont 85 exclusions définitives.