Un conflit social qui prend de l'ampleur. Depuis le 20 mars dernier, des salariés de l'usine Vertbaudet, à Marquette-lez-Lille dans le Nord, se mobilisent pour demander une hausse des salaires. L'évacuation s'est tenue mardi matin pour déloger les grévistes mobilisés à l'appel de la CGT. Une évacuation durant laquelle certains policiers se seraient montrés particulièrement violents. Ce jeudi, les grévistes sont de nouveau sur place et racontent cette journée.
"Il me soulevait, m'étranglait..."
"Le policier est arrivé dans mon dos, m'a fait une clé de bras, m'a étranglée, m'a transportée du piquet de grève jusqu'au mur de bouclier qu'ils avaient fait plus loin, à 70 mètres", explique Claudia, 36 ans, qui porte une minerve et un bandage autour du bras.
Mardi, alors que le piquet de grève était en train d'être levé, cette mère de famille a été violemment évacuée. "Il me soulevait, m'étranglait, me donnait des coups de pieds... À un moment, mes pieds ne touchaient même plus le sol, impossible de me débattre", poursuit-elle. Claudia envisage désormais de porter plainte.
Une violence qui n'a fait qu'accentuer la détermination des grévistes présents ici depuis deux mois et qui veulent une hausse de leur salaire. "Nous, on réclame 150 euros. La mobilisation est toujours là, toujours présente. Et c'est encore pire maintenant avec ce qu'il s'est passé ! Ils ont envoyé notre collègue Claudia à l'hôpital, elle fait 40 kilos !", s'exclame Isabelle Mella, déléguée CGT.
Enquête du parquet de Lille après des violences sur un délégué CGT
La CGT et le PCF ont aussi dénoncé les violences subies par un délégué CGT de l'enseigne de puériculture. Dans un communiqué, l'union locale de la CGT avait affirmé qu'un des deux délégués CGT du site avait été mardi soir "copieusement gazé, frappé" par des personnes se présentant comme des "policiers en civil" venus l'interpeller devant son domicile au cri de "sale gréviste". Le parquet de Lille a annoncé l'ouverture d'une enquête mais l'intéressé refuse de porter plainte et d'être entendu.