«Il ne faut pas laisser passer des choses comme ça» : à Orléans, 1.350 personnes rassemblées en soutien au rabbin agressé

Quelque 1.350 personnes se sont rassemblées mardi à Orléans, selon des chiffres de la police, "contre l'antisémitisme" et "en soutien" au rabbin de la ville, agressé samedi en pleine rue devant son fils de neuf ans.

"Important" de montrer qu'Orléans "n'accepte pas l'antisémitisme"

Dans la foule, des responsables religieux, des élus locaux, mais aussi beaucoup d'anonymes, qui s'étaient rassemblés devant la synagogue, située en plein coeur de la ville et derrière la cathédrale, avant de marcher dans le silence jusqu'à la place de la République

Parmi eux, des associations juives locales, l'évêque d'Orléans Mgr Blaquart et le président du conseil départemental du culte musulman Mustapha Ettaouzani, dans une ville jusque-là plutôt épargnée par les actes antisémites. Le président de la communauté israélite de la ville, André Druon, a remercié la foule, au nom du rabbin Arié Engelberg et de sa famille, qui ont "dénoncé l'antisémitisme et l'intolérance" par leur présence.

"C'est important de montrer qu'Orléans, mais aussi personne en France, n'accepte l'antisémitisme", a déclaré Maayan Degabi Gabbay, présidente des étudiants juifs d'Orléans/Tours. "Je suis très attristée", a aussi déclaré Mélanie, 44 ans, qui a décidé de se rendre à la marche "pour que tout le monde sache qu'il ne faut pas laisser passer des choses comme ça. Cela rappelle de très mauvais souvenirs", a-t-elle ajouté.

L'agresseur jugé fin avril

Lors de l'agression, survenue "aux environs de 13H40" samedi, le rabbin Arié Engelberg, qui était accompagné de son fils, a été abordé par un mineur "en se filmant, le questionnant sur sa religion (...) tout en proférant des injures à caractère antisémite et en crachant en leur direction", avait rappelé le parquet dans un communiqué.

Le mineur interpellé samedi après l'agression sera jugé le 23 avril devant le tribunal pour enfants de cette ville, a appris l'AFP mardi auprès de son avocat et du parquet général. Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau va par ailleurs demander aux préfets de sécuriser les lieux de culte juifs, a-t-il annoncé mardi, lors des questions au gouvernement à l'Assemblé nationale.

Ce dernier a indiqué avoir appelé le rabbin d'Orléans, tout comme le Premier ministre François Bayrou, "pour lui dire notre soutien" et "la solidarité de toute la nation française". En 2024, un total de 1.570 actes antisémites ont été recensés en France, selon le ministère de l'Intérieur.