Tarification des soins, loi Valletoux, gardes obligatoires… Les médecins généralistes se mettent en grève ce vendredi et garderont le cabinet fermé. Pourquoi vendredi ? Car il s'agit de la date de l'examen au Sénat de la loi Valletoux dite de l'accès aux soins, qui réinstaure notamment les gardes obligatoires. Les six syndicats de médecins demandent la réouverture de négociations sur la tarification de l'acte et des moyens pour rendre le métier plus attractif.
>> LIRE AUSSI - INFO EUROPE 1 - Mobilisation de l'intersyndicale vendredi : 125 à 150.000 participants attendus
Charge mentale et lourdeurs administratives
À Saint-Malo, l'heure est à une séance de pédagogie chez le docteur Yann Collet, médecin de famille chez les Maillard. "Vendredi, on est fermé. On se bat pour nous, pour nos patients essentiellement. Effectivement, je trouve ça indispensable parce qu'on est en train de parler des déserts médicaux, mais qu'est-ce qu'on fait pour qu'il n'y en ait plus ?", s'interroge le médecin. Des patients attachés au suivi de leur médecin traitant, qui n'imaginent pas s'en passer.
Pourtant, ce généraliste leur montre les courbes recensant toujours moins de praticiens. "On n'est pas une profession qui a l'habitude de battre le pavé, il y a des vraies inquiétudes sur l'avenir. Aujourd'hui, en moyenne, je fais 30 consultations par jour, de 9 heures à 19 heures ; on ne fait pas de pause. Avec une charge mentale qui est de la même intensité toute la journée. Celle que l'on fait à 9 heures, elle a la même responsabilité pour les patients que celle que l'on fait à 19 heures." Trop de charges, trop de lourdeurs administratives, de carcans juridiques… Au-delà d'une revalorisation de l'acte, ce médecin attend un choc d'attractivité pour la médecine générale.