C'est un triste constat dressé dans une dernière étude : en 20 ans, le nombre d'hectares de forêt brulés par les incendies dans le monde a été multiplié par deux. Chaque année, trois millions d'hectares supplémentaires partent en fumée, soit l'équivalent de la superficie de la Belgique. Parmi ces hectares, sept feux de forêt sur dix ont lieu dans les forêts boréales. Elles sont situées à l'extrême nord des continents et couvrent plus d'1,2 milliard d'hectares répartis entre la Russie, le Canada et l'Alaska.
Selon Thierry Gauquelin, professeur à l'institut méditerranéen de biodiversité et d'écologie de Marseille, les incendies dans ces régions ne sont pas rares. Ce qui l'est, en revanche, ce sont les conditions météo de ces 20 dernières années. "Ces zones de hautes latitudes ont connu un certain nombre d'épisodes de sécheresse, de chaleur intense. Comme ce sont des forêts constituées essentiellement par des conifères, on a toutes les conditions pour que ces feux augmentent", explique-t-il sur Europe 1. "C'est ça qui est véritablement préoccupant", ajoute-t-il.
Des quantités très importantes de CO2 dans l'air
Rien qu'en Russie, 53 millions d'hectares de la taïga ont été détruits en 20 ans, soit l'équivalent de la superficie de la France. À la clé, il y a des conséquences catastrophiques sur le climat. "Bien sûr, la végétation brûle, mais aussi le sol, très riche en matières organiques", souligne le professeur. "Là aussi, on remet dans l'atmosphère des quantités très importantes de CO2."
Toujours selon lui, la destruction toujours plus importante de ses forêts pourrait, à terme, limité leurs capacités d'absorption des gaz à effet de serre présent dans l'atmosphère.