Dans les supermarchés, c'est une habitude que de nombreux consommateurs ont pris. Ils sont désormais nombreux à observer les étiquettes et à voir le prix des aliments flambées. Rien qu'en septembre, l'inflation alimentaire est de 9,9% sur un an, selon une étude provisoire de l'Insee. Un chiffre qui contraste avec le reste des secteurs, notamment celui de l'énergie, où l'inflation ralenti enfin.
Alors, du côté des supermarchés, la riposte contre les entreprises pratiquants des hausses abusives, s'organise. Le patron du groupe Les Mousquetaires (qui comprend Intermarché), a ainsi annoncé qu'il serait impossible désormais de trouver certaines bouteilles d'eau dans les rayons de ses supermarchés. Invité sur BFM Business, ce dernier à indiqué retirer plusieurs eaux du groupe Danone, dont Evian, des étales suite "à des hausses prix non justifiées".
De la "transparence dans les échanges"
"Oui, il y a des gens qui profitent de cette crise" confirme à Europe 1 Michel Biero, le directeur exécutif achats et marketing Lidl France. Mais il l'assure : "On n'est pas là pour mettre la pression sur les marques. Encore une fois, on comprend les hausses qu'on nous demande, à partir du moment qu'elles sont justifiées et qu'on nous montre une certaine transparence."
"Mais il me faut de la transparence dans les échanges", poursuit-il. "On ne peut pas travailler aujourd'hui dans cette situation et cette crise inflationniste. Si on vient vers nous en nous demandant 15, 20 ou 30% de hausse sans nous donner aucune explication", ça ne marche pas.
Limiter la hausse des prix
Mais, alors que les Français font de plus en plus attention à ce qu'ils achètent dans les rayons, la situation inflationniste ne devrait pas se calmer d'ici la fin de l'année. L'Insee prévoit une inflation alimentaire à 12% d'ici fin 2022. "Oui, je suis très inquiet", confie Michel Biero. Mais "dans nos rayons, on est plutôt à 6 ou 7% d'augmentation. Donc on essaye de contenir cette inflation. On fait très attention et ça nous coûte en marge nette bien évidemment pour l'enseigne. Mais quand on prend des hausses de 20% sur des pâtes ou sur de l'huile, on essaye de ne mettre que 15 ou 17% d'inflation sur le prix que payent les clients".
"Moi, je pense que 12%, c'est exagéré, je l'espère", précise au micro d'Europe 1 le directeur exécutif achats et marketing Lidl France. "Je croise les doigts (ndlr : pour que ce ne soit pas si haut), mais je tablerais sur 10% d'ici la fin de l'année". "Mais il faut essayer d'aider au maximum nos consommateurs et de préserver leur pouvoir d'achat", conclut-il.