C'est devant les grilles d'entrée du parc industriel de Chanteloup que les syndicats ont dressé leurs stands et barré la route pour empêcher les poids lourds d'aller et de venir. Drapeaux à la main et casquette aux couleurs du syndicat, Alain participe à sa première grève en 24 ans de métier. Ce routier de 52 ans gagnait 1. 600 euros par mois. Un salaire devenu trop faible face à la hausse des prix.
"On n'y arrive plus"
"Tout augmente, sauf les salaires. A la fin du mois, on n'y arrive plus", s'insurge-t-il. "Tout le monde le voit. Faites le plein, c'est minimum 100 euros alors qu'avant on faisait 80 ou 70 euros, ça passait. C'est 30 euros de plus, c'est énorme. Je ne demande pas de mettre des mille et des cents de côté mais au moins qu'on y arrive à la fin du mois. Pouvoir nourrir, chauffer ma famille, loger ma famille : c'est tout ce que je demande".
Un meilleur salaire et de meilleures conditions de travail
Un sentiment que partage Mohamed. Il est transporteur de déchets et réclame 500 euros de plus pour pouvoir vivre correctement. Mais aussi et surtout de meilleures conditions de travail. "On est au bout du rouleau. Je me lève le matin à 4h et je travaille jusqu'à 18h, tout ça pour 1.700 euros. On se sent mal et on risque la vie des gens. On risque nos vies, le permis. On ne peut pas continuer comme ça", assure-t-il au micro d'Europe 1. Et les syndicats préviennent que les manifestations d'aujourd'hui ne sont qu'un coup de semonce. Ils durciront le mouvement s'ils ne sont pas entendus.