Un syndicat "qui ne correspond pas toujours aux valeurs républicaines qu’il dit défendre". C'est ce qu'avance l'une des notes confidentielles réclamées par l'Élysée pour avoir des précisions sur l'Union nationale des étudiants de France (Unef). Le syndicat des étudiants est remis en cause depuis quelques temps, notamment pour avoir organisé des réunions non-mixtes utilisées pour libérer la parole des femmes mais aussi des réunions "non-mixtes racisées". Des réunions destinées aux personnes victimes de racisme afin qu'elles puissent parler librement, avait expliqué Mélanie Luce, la président de l’Unef, mercredi dernier au micro de Sonia Mabrouk. Europe 1 a pu consulter une de ces notes confidentielles sur le syndicat.
Le document est composé de sept pages qui décrivent un syndicat en perte de vitesse depuis une dizaine d’années. L'Unef "s’est éloignée de la contestation des réformes gouvernementales pour embrasser des sujets sociétaux […] tels que la lutte contre les discriminations", est-il écrit dans cette note.
Un syndicat "coupé de sa base"
Cette lutte, selon les auteurs de la note datée de lundi dernier, a rapproché le syndicat "des étudiants musulmans de France", un mouvement considéré comme radical. Ce dernier aurait amené l’Unef à soutenir le port du voile dans la sphère publique, à tenter en 2019 d’empêcher une représentation de la pièce Les Suppliantes, d’Eschyle, jugée raciste, ou encore à considérer l’émotion suscitée par l’incendie de Notre Dame de Paris comme un "délire de petit blanc".
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Le syndicat est décrit comme "coupé de sa base", et enchainerait les échecs dans les grandes facs françaises. L'Unef, dont la droite demande aujourd’hui la dissolution, touche aussi chaque année une subvention 600.000 euros par an. Pour l'instant, l’Elysée et le ministère de l’Intérieur n’envisagent pas la dissolution du syndicat mais remet la question de son financement sur la table.