Les actes antisémites ont explosé l'année dernière en France. La situation est encore pire dans les écoles où près de 1.600 actes ont été enregistrés, soit quatre fois plus que l'année précédente. Une situation qui inquiète les familles juives qui sont de plus en plus nombreuses à se tourner vers les écoles confessionnelles pour leurs enfants.
"Ils n'avaient pas idée du sens de leurs propos"
L'an dernier, la fille d'Esther, élève en cinquième, a reçu plusieurs messages sur le réseau social Snapchat : "Sur ces messages, on voyait des jeunes de son établissement en train de se filmer avec des filtres grotesques dire 'Fuck les juifs', 'Tout ça, c'est la faute des juifs'. Et puis des photomontages absurdes avec des petits chatons tout mignons qui faisaient des saluts hitlériens. J'ai parlé avec les jeunes garçons, aussi incroyable que cela puisse paraître, ils n'avaient pas idée du sens de leurs propos". Cette mère regrette que les élèves n'aient pas davantage de cours pour expliquer ce qu'est l'antisémitisme.
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Dans la cour de son collège, Romane, en quatrième, entend beaucoup de discussions qui dérapent sur le conflit israélo-palestinien : "Un camarade pensait que les Juifs faisaient pas mal de trucs mal en ce moment. Ils mettaient tous les juifs dans le même sac". Le 7-Octobre a largement amplifié ce phénomène qui n'est pas nouveau, selon Simone Rodan Benzaquen, qui dirige l'ONG "American Jewish Comittee" qui a publié une "radiographie de l'antisémitisme en France" en 2024. "62% des victimes d'antisémitisme indiquent avoir fait l'objet d'injures dans un établissement scolaire".
De plus en plus de familles juives quittent ainsi l'école publique pour se tourner vers des établissements scolaires confessionnels qui ont, d'après le Fonds social juif unifié, créé plus de 30 nouvelles classe pour la rentrée cette année.