Les trois derniers jours du procès des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et à Saint-Denis, après neuf mois d'audiences. Ce lundi matin était un moment clé pour les 14 accusés présents dans le box. Ils ont pu chacun à leur tour s'exprimer une dernière fois à la barre. C'est Salah Abdeslam qui s'est exprimé en dernier, longuement, le ton solennel. Il dit regretter ses paroles, qu'il qualifie de dures au début du procès en septembre, qu'il explique par un "choc social" après six ans d'isolement. Il le répète, ses "excuses" aux victimes sont sincères.
Puis l'accusé, qui risque la prison à perpétuité incompressible, prévient la cour : "J'ai reconnu que je n'étais pas parfait, mais je ne suis pas un tueur, et si vous me condamniez pour assassinats, vous commettriez une injustice."
"De la sincérité, de l'émotion pour tous"
Des mots perçus comme sincères par Philippe Duperron. Il a perdu son fils au Bataclan et préside l'association de victimes 13Onze15 Fraternité-vérité. "Je pense malgré tout qu'il a, lui aussi, sincèrement exprimé l'évolution qu'on a bien tous constaté au cours de ce procès", témoigne-t-il. "Tout cela, évidemment, n'est pas à confondre ni avec les réquisitions, ni avec la décision qui sera rendue", tempère-t-il. "Il y avait de la sincérité, de l'émotion pour tous."
D'autres accusés se sont exprimés. Certains étaient essoufflés, émus, disant leur peur du verdict, leur innocence, mais surtout leurs excuses aux victimes, comme Mohamed Abrini, plus connu sous le nom de "l'homme au chapeau" des attentats de Bruxelles. "Je n'ai pas attendu le procès pour avoir des remords, des regrets. J'ai beaucoup de remords parce que quelque part, je sais que j'aurais pu arrêter tout ça."
Leur sort est désormais entre les mains de la cour et des magistrats professionnels qui se sont retirés pour délibérer. Le verdict est attendu mercredi soir.