Figure du banditisme corse, Jean-Luc Germani, longtemps considéré comme "le fugitif le plus recherché de France", a été condamné lundi à dix-huit mois de prison par la chambre économique et financière du tribunal correctionnel de Marseille.
Le beau-frère de Richard Casanova, "baron" assassiné. Jean-Luc Germani, 52 ans, avait comparu en décembre pour escroquerie et blanchiment en bande organisée ainsi que pour recel d'abus de biens sociaux. Une enquête financière avait été lancée dans le sillage de l'assassinat de Richard Casanova, beau frère de Jean-Luc Germani. Considéré comme un "baron" de la bande criminelle corse de La Brise de Mer, Casanova avait été abattu le 23 avril 2008 alors qu'il sortait d'une concession automobile de Porto-Vecchio en Corse-du-Sud. En s'effondrant, Richard Casanova laissait échapper 3.500 euros en billets qu'il venait vraisemblablement de percevoir.
Escroqueries et cavale. Les investigations conduites autour du garage géré par Michel Quilici - condamné à deux ans de prison avec sursis et 50.000 euros d'amende - ont démontré l'existence de différentes escroqueries commises au préjudice d'organismes de crédits et compagnies d'assurances. Jean-Luc Germani avait bénéficié de trois crédits auto pour un total de 60.000 euros qui lui avaient servi à financer ses parts dans la société Casteddi d'Arraghju, en vue de l'acquisition d'un terrain à Porto-Vecchio. Jean-Luc Germani avait été interpellé le 27 novembre 2014, près de Paris, au terme d'une cavale entamée en juin 2011.
Condamné en 2015 et en 2016 à deux peines de six ans. En juin 2017, le tribunal correctionnel de Marseille l'a condamné à quatre ans de prison pour violences volontaires. Durant sa cavale, Jean-Luc Germani avait échappé à un contrôle des gendarmes en braquant un laser rouge sur un militaire lancé à ses trousses, assurant qu'il ne s'agissait pas d'une arme. Depuis son arrestation, Jean-Luc Germani a aussi été condamné à deux peines de six ans de prison, en 2015 pour un "coup de force" opéré en janvier 2011 au sein du cercle de jeux parisien Wagram, et en février 2016, pour une association de malfaiteurs en vue de la préparation du meurtre en bande organisée de Jean-Claude Colonna, cousin de l'ancien parrain de l'île de Beauté "Jean-Jé" Colonna.