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Louise Sallé // Crédit photo : THIBAUT DURAND / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
La médiatrice de l'Éducation nationale a publié la semaine dernière son rapport annuel de l’année 2023. Elle a reçu 12 % de saisines en plus par rapport à l’an dernier. Des sollicitations en hausse, notamment à cause des conflits parents-profs qui se multiplient. Les parents sont ainsi de plus en plus nombreux à contester les notes d’examens, des plaintes en hausse de 150 % ces cinq dernières années, et à critiquer les enseignements.

Depuis que les parents correspondent par mail sur l’espace numérique de travail, une professeure de collège et ses collègues essuient des reproches sur tout et n’importe quoi. "On a l'impression d'être à leur service H24. À la moindre revendication de leur part, ils l'écrivent. On a des parents qui ont un conseil de classe, qui sont arrivés avec dix diapositives de PowerPoint pour noter notre pédagogie, pour noter l'ambiance de classe. C'est très difficile à supporter", livre-t-elle, désespérée, au micro d'Europe 1.

Sabrina est professeur dans un lycée. Elle explique qu'elle doit affronter les parents qui négocient les heures de colle de leurs enfants. "Une élève a eu deux heures de colle. Le papa a souhaité prendre rendez-vous avec moi, mais c'était clairement pour en découdre avec moi", raconte cette enseignante.

Un rapport qui recommande de mieux former et protéger les enseignants

Ce genre de contestations, la médiatrice de l’Éducation nationale en reçoit deux fois plus qu’il y a cinq ans. Cela concerne principalement le second degré, mais les écoles primaires sont de plus en plus touchées. Cette directrice d’école se sent parfois démunie sur la laïcité. Le poème "Les Sorcières" pose par exemple problème en CE2. "J'ai eu en premier lieu une maman qui refusait catégoriquement que son enfant apprenne ce poème parce que c'était très grave de légitimer les sorcières. C'est assez régulier de la part d'une certaine église évangélique. Ce sont les parents qui ont de fortes convictions et cela demande beaucoup de temps", se souvient-elle.

Le rapport de la médiatrice recommande de mieux former et protéger les enseignants et chefs d’établissements qui font face à ces contestations.