Au mois de mai 2014, la photojournaliste française Camille Lepage était "assassinée" en Centrafrique. Cinq ans plus tard, il est toujours difficile de faire la lumière sur cette affaire et de savoir dans quelle circonstances la jeune femme de 26 ans a été tuée.
"Ce qui est important, ce n’est pas de savoir qui a tiré sur Camille. Ça, on ne le saura jamais, ça ne nous intéresse pas. Ce qui nous intéresse, c’est de savoir quels étaient les assaillants", confie Maryvonne Lepage, mère de Camille, au micro de Pierre de Vilno sur Europe 1, vendredi. "Il y a un an, on disait que l’enquête n’avançait pas. Aujourd’hui, on ne peut pas vraiment dire que ça a avancé mais le juge d’instruction devrait relancer une commission rogatoire pour que des enquêteurs français retournent sur le terrain", précise-t-elle.
"En face, on ne sait pas si c’était des anti-balaka, des ex-Seleka ou des Peuls"
Ce que l'on sait des circonstances de la mort de Camille Lepage, c'est qu'elle se trouvait "avec dans anti-balaka ('plutôt des milices chrétiennes') à moto" lorsqu'elle "est tombée dans une embuscade" et a été atteinte par une balle : "En face, on ne sait pas si c’était des anti-balaka, des ex-Seleka ('des musulmans') ou des Peuls ('des personnes qui élèvent des animaux'). Pour nous c’est important, ça a du sens."
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Aujourd'hui, Maryvonne Lepage explique avoir "très peu de contacts avec le Quai d'Orsay, malheureusement". "Il est très important d’aller sur place, de refaire des interrogations sur le lieu de l’embuscade, ce qui n’a jamais été fait en cinq ans." Si elle en appelle "bien sûr" au Quai d'Orsay, elle "ne veu(t) pas non plus interférer par rapport au travail que fontt le juge d'instruction et les équipes". Maryvonne Lepage tient à préciser que son conseil "est dans une démarche d'apaisement et d'avancée dans le bon sens, sans blocage".
"Des journalistes vont sur le terrain au péril de leur vie"
En cette Journée mondiale de la liberté de la presse, une place est inaugurée à Paris en l'honneur de Camille Lepage, mais également de Claude Verlon et de Ghislaine Dupont, tués en 2013 au Mali. "Des journalistes vont sur le terrain, veulent témoigner, ont un engagement fort au péril de leur vie", salue Maryvonne Lepage. Elle estime par ailleurs que la critique qui vise régulièrement les journalistes "est injuste".