La Poste n'a pas l'intention de mettre fin à la distribution du courrier partout six jours sur sept, qui est imposée par la loi, a assuré la direction vendredi, démentant des informations de presse. "On ne remet pas du tout en cause le principe du passage quotidien du facteur", a indiqué Philippe Dorge, directeur général adjoint responsable de la branche Services-Courrier-Colis.
"L'organisation des tournées est maintenue, avec le facteur qui est titulaire", et "passera bien quotidiennement pour l'ensemble de son quartier six jours sur sept", a-t-il ajouté. "C'est important pour nous de maintenir cette organisation", de toute façon imposée dans le service universel postal --les prestations garanties-- prévu par la loi, a insisté le responsable. "Il ne faut pas confondre le service rendu au client et la manière dont nous nous organisons pour le rendre", a précisé Philippe Dorge.
Confrontée à une chute spectaculaire des volumes de courrier transporté, La Poste vient de renouveler sa gamme d'affranchissement avec notamment la fin du timbre rouge, pour un courrier distribué le lendemain (à J+1). Elle doit s'adapter, avec "des aménagements locaux", selon lui. Des expérimentations, dont s'est fait l'écho Franceinfo vendredi, sont prévues. "Il va toujours y avoir de la distribution six jours sur sept. Par contre, la tournée va être organisée d'une manière différente", a expliqué Sylvie Figuière, secrétaire fédérale CFDT.
Une logique commerciale contre une logique de service public
Un facteur a aujourd'hui une tournée fixe, et va passer partout, qu'il y ait du courrier à distribuer ou pas. "Demain, ça ne sera plus tout à fait comme ça. S'il n'y a rien, il ne passera pas dans la rue", a indiqué Sylvie Figuière. Les postiers vont devoir au préalable trier leur courrier selon l'urgence de distribution, l'objectif étant d'"être au rendez-vous de la promesse client" avec 95% de qualité de service sur la remise du pli, selon elle. Les clients préfèrent le respect des délais à une promesse de rapidité non tenue, a relevé Sylvie Figuière.
"Ca ne veut pas dire qu'il ne va pas y avoir des impacts sur les conditions de travail", a souligné la syndicaliste. "On part d'une logique de service public (pour aller) à une logique commerciale", a dénoncé Christian Mathorel, secrétaire fédéral CGT, qui estime que de 20.000 à 30.000 emplois devraient être supprimés dans la chaîne de distribution.
Pour lui, "l'abandon de la tournée quotidienne a déjà commencé dès lors qu'on ne distribue plus forcément le courrier à J+1", avec la fin du timbre rouge. Christian Mathorel signale "une mobilisation programmée" comme dans le Nord, "avec une grève pour lundi".