Alors que plus de 70 rassemblements ont été organisés mardi soir dans toute la France pour dénoncer la multiplication des actes antisémites, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, présent au cortège place de la République à Paris, a condamné sur Europe 1 la "montée de l’antisémitisme". "Notre pays ne peut pas tolérer la montée de l’antisémitisme comme la montée des racismes. Le plus important, ce sont tous les rassemblements en France, qu’ils soient syndiqués ou politisés ou non. Le principal intérêt est de rassembler une multitude de citoyens qui partagent la valeur de la fraternité", a estimé Laurent Berger.
La France est confrontée à une recrudescence des actes antisémites ces derniers jours, avec notamment la profanation de 96 tombes juives en Alsace mardi et de violentes insultes le week-end dernier contre le philosophe Alain Finkielkraut.
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"Il faut faire évoluer les comportements avant de penser à la loi". Laurent Berger s’est en revanche prononcé contre la pénalisation de l’antisionisme, une proposition émise par plusieurs députés. "Contre l’antisémitisme, il faut condamner les coupables. Mais l’arsenal juridique est suffisant aujourd’hui. On ne légifère jamais sur la fraternité. C’est davantage une réaction citoyenne et une parole d’apaisement qu’il faut porter, pour dire qu’on ne peut pas tolérer les attaques contre les juifs. Je ne crois pas qu’il y ait besoin de renforcer la loi", a soutenu le secrétaire général de la CFDT. "On est dans autre chose. Les lois sont importantes pour fixer les conditions du vivre ensemble, mais je crois que les acteurs politiques et syndicaux ont une responsabilité dans leurs paroles pour rappeler des valeurs. Il faut d’abord faire évoluer certains comportements avant de penser à la loi", a conclu Laurent Berger.