Benjamin Brière, un Français détenu en Iran depuis plus d'un an et demi pour "espionnage", a entamé une grève de la faim pour protester contre ses conditions de détention, a annoncé lundi sa famille à l'AFP. M. Brière, 36 ans, qui s'est toujours présenté comme un touriste et dément les accusations d'espionnage, a été arrêté en mai 2020 pour avoir pris "des photographies de zones interdites" avec un drone de loisir dans un parc naturel en Iran, selon son avocat.
"Pris en otage sans raison"
"Benjamin a commencé la grève de la faim le 25 décembre parce qu'il n'a pas eu le droit de nous appeler pour les fêtes de Noël, mais aussi pour dénoncer les maltraitances qu'il a subies depuis vingt mois", a déclaré sa sœur Blandine à l'AFP. M. Brière est détenu dans la prison de Valikabad, à Mashhad, dans le nord-est de l'Iran. "Il ne voit aucune évolution dans sa situation", a-t-elle déploré.
Arrêté en voyage touristique
D'après Mme Brière, il a été arrêté en mai 2020 alors qu'il traversait l'Iran en touriste, à l'occasion d'un long voyage en van aménagé entamé en 2018. En mai dernier, son avocat iranien avait indiqué que M. Brière serait jugé pour "espionnage" et "propagande" contre le système politique de la République islamique d'Iran. L'espionnage est passible de la peine de mort dans ce pays.
Le ministère français des Affaires étrangères a jugé "incompréhensibles" ces accusations. "Il est pris en otage sans raison. C'est complètement illégal, on ne sait rien. Benjamin a besoin de plus de diplomatie française", a ajouté Mme Brière.
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L'Iran retient plus d'une douzaine de détenteurs de passeports occidentaux, pour la plupart des binationaux, ce que des ONG condamnent comme une politique de prise d'otages destinée à obtenir des concessions des puissances étrangères. Au cours des dernières années, la République islamique a procédé à plusieurs échanges de détenus avec des pays étrangers. M. Brière est le seul occidental connu détenu en Iran à ne pas avoir de passeport iranien.
La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah est détenue depuis juin 2019 et a été condamnée en mai 2020 à cinq ans de prison pour atteintes à la sécurité nationale. Elle est aux arrêts domiciliaires depuis octobre 2020. Son compagnon Roland Marchal, également chercheur, avait été détenu avec elle avant d'être libéré en mars 2020, après que Paris eut libéré l'ingénieur iranien Jallal Rohollahnejad, dont les Etats-Unis réclamaient l'extradition pour violation des sanctions américaines contre l'Iran.