Le mouvement HLM ne veut plus discuter de la baisse des APL dans le secteur du logement social que le gouvernement envisage de mettre en place en 2018, a indiqué vendredi son délégué général, Frédéric Paul.
"Nous refusons de poursuivre la discussion", a déclaré le responsable, à quelques jours de l'ouverture du congrès de l'Union sociale pour l'habitat (USH, 723 bailleurs sociaux) et de la présentation par le gouvernement du projet de budget 2018. "On a passé trois ou quatre semaines à essayer de travailler sur ce que l'État a appelé les compensations financières, pour que l'opération soit neutre pour l'équilibre économique des HLM. Mais les compensations n'y sont pas", a-t-il indiqué. L'État "ne peut pas proposer des mesures qui mettent en cause notre capacité à travailler et la manière dont les locataires sont traités", a-t-il ajouté.
Le ministre veut poursuivre un "dialogue apaisé". Le ministre de la Cohésion des territoires Jacques Mézard a de son côté manifesté dans un communiqué "sa volonté de poursuivre un dialogue apaisé et franc entre les différentes parties prenantes du dossier". ll rappelle l'intention du gouvernement de "ne pas fragiliser la trésorerie des bailleurs sociaux, en permettant notamment d'améliorer réellement leurs conditions de financement, et pouvoir baisser les loyers dans le parc social".
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Le gouvernement veut dégager 1,4 milliard d'euros d'économies dans le budget 2018 en baissant les APL dans le logement social. Cette baisse serait compensée par une baisse des loyers perçus par les bailleurs sociaux, au risque, selon eux, de compromettre leur équilibre financier. L'USH estime que plus de 100 organismes HLM se trouveraient en difficulté si la mesure était adoptée.
"Le principe de la baisse des APL dans le logement social n'est pas acceptable". Selon Frédéric Paul, il existait d'autres pistes pour que les organismes HLM contribuent à la réduction du déficit budgétaire. Leur importante trésorerie (7 milliards d'euros) pourrait être "en partie" déposée à la Caisse des dépôts pour financer des prêts bonifiés à taux zéro. Et les organismes HLM ont proposé de contribuer au financement de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), a-t-il ajouté.
"Le principe de la baisse des APL dans le logement social n'est pas acceptable. Si vous baissez les APL, les gens pauvres auront de plus en plus de mal à rentrer dans les HLM. Ils iront chez les marchands de sommeil", a-t-il indiqué. Le congrès de l'USH se tiendra la semaine prochaine, de mardi à jeudi, à Strasbourg. Le projet de budget sera présenté mercredi au Parlement par le gouvernement.