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Frédéric Michel / Crédit photo : VATICAN MEDIA / CPP / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Pour assurer la sécurité du voyage du pape François en Corse, le 15 décembre prochain, plus de 2.000 policiers, gendarmes, militaires seront mobilisés. Ils viendront s’ajouter aux effectifs déjà présents sur l’île de Beauté. Le comité de pilotage regroupant les services de l’État, de la collectivité de Corse (CdC), de l’agglomération, de la mairie et l’évêché d’Ajaccio échangent quotidiennement pour préparer au mieux cette visite pontificale historique.

La visite du pape François en Corse, le dimanche 15 décembre prochain, nécessite une préparation hors norme. Une conférence de presse est prévue ce jeudi matin en mairie d’Ajaccio pour évoquer l’organisation de cette journée exceptionnelle. Le Saint-Père doit atterrir à 9 heures de manière à clôturer en fin de matinée, à Ajaccio, un colloque consacré à la religiosité en Méditerranée. Dans l’après-midi, il célèbrera une messe, puis s'entretiendra, avant son départ, avec le président de la République Emmanuel Macron dans un salon de l’aéroport.

Des renforts conséquents

Plus de 2.000 policiers, gendarmes, militaires, dont plusieurs membres d’unités d’élites, ainsi que des équipes de la sécurité civile et des personnels techniques, seront mobilisés en renfort des effectifs déjà présents sur l’île. Les contraintes de circulation seront très importantes et il sera impossible, ce jour-là, d’entrer dans Ajaccio avec son véhicule.

Le comité de pilotage qui regroupe l’État, la collectivité de Corse, la mairie, la communauté d’agglomération et l’évêché d’Ajaccio multiplient les réunions de préparation. Le plan de circulation, l’implantation de parking relais, l’acheminent en train, en bateau ou en car s’organisent.

"Oui, l'organisation de cette visite est un défi hors norme. On va devoir faire en un mois ce qui a été réalisé en neuf à Marseille pour la venue du Souverain pontife", indique le préfet, Jérôme Filippini précisant : "J'ai sollicité, de la part du ministre de l'Intérieur, l'autorisation de considérer cet événement comme un grand événement. Monsieur Retailleau m'a donné tout de suite son accord, ce qui permet de mobiliser du côté de l'État d’importants moyens. À événement exceptionnel, réponse exceptionnelle".

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© Frédéric Michel Préfecture de Corse du Sud

Le préfet souligne que "le pape représente un symbole fort mais est aussi un chef d’État. Il y a donc un protocole particulier et des règles drastiques de sécurité à respecter. Cette visite s'organise de façon très professionnelle avec les équipes du Vatican", concluant "nous devons également assurer la sécurité et la protection des populations qui vont venir sur le bassin d'Ajaccio en très grand nombre, parce que la ferveur va attirer du monde".

15.000 personnes prévues à la messe

Sur place, les médias locaux estiment à 120.000 le nombre de personnes attendues. Un chiffre que ne confirme pas le préfet de Corse : "Il est impossible de dire aujourd'hui combien de personnes voudraient venir… Mais c'est vrai qu'à l'échelle d'une île de 350.000 habitants, et avec des gens qui sur le continent ont manifesté leur intérêt de venir, il y aura assurément plusieurs dizaines de milliers de personnes".

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© Frédéric Michel – Casone, Monument dédié à l’empereur Napoléon

Jérôme Filippini prévient : "Il y aura des frustrations, sans doute des déçus. Tout le monde ne pourra pas entrer dans la ville". Il explique au micro d’Europe 1 que "seuls 15.000 personnes, préalablement inscrites sur des listes, assisteront le dimanche après-midi à la messe au Casone, devant le monument dédié à l’empereur Napoléon et sur des écrans géants installés en ville, place Miot". Dans la journée, ils seront 20.000 à pouvoir suivre la déambulation du souverain pontife tout au long de son parcours dans la cité impériale.

"Vivre l’évènement aux quatre coins de l’île"

Des précisions seront données ce jeudi lors d’une conférence de presse. Mais on sait déjà que François prononcera au Palais des Congrès un discours en clôture du colloque sur la piété populaire, qu’il se rendra place de la mairie où il allumera un cierge au pied de la "Madonuccia", la statue de Notre-Dame de la Miséricorde, la sainte patronne des Ajacciens, fêtée chaque 18 mars lors d’une grande procession.

Puis, le Saint-Père ira à la rencontre du clergé Corse et des évêques de France réunis dans la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption, qui fait actuellement peau neuve. Des ouvriers s’affairent pour repeindre la façade de l’édifice, changer du mobilier et installer une rampe afin de permettre au pape, âgé de 87 ans, d’entrer par la porte centrale avec son fauteuil roulant.

Avant de célébrer une messe à 15h30, le chef de l’Église catholique déjeunera, et se reposera à l’évêché d’Ajaccio. Pour que cette journée exceptionnelle soit une réussite, "il ne faut pas créer d'illusions… C’est pour cette raison qu’on s'efforce de créer des zones de retransmissions. On invite les commerçants qui le peuvent à diffuser les images de la visite", affirme le haut-fonctionnaire, ajoutant "j'ai fait un appel aux maires de toute l'île pour qu’ils s’organisent dans leurs communes. Le maire de Bastia va le faire avec un écran géant qui sera installé dans le centre-ville. Chaque commune peut le faire à sa mesure, pour permettre aux gens qui ne peuvent pas ou ne veulent pas se déplacer, de profiter de cet événement. Je pense en particulier aux personnes vulnérables, aux personnes âgées, aux personnes à mobilité réduite".

"Ajaccio ne sera pas confinée"

Paul, un habitant d’Ajaccio, espère pouvoir vivre ce moment de fête mais dit comprendre les mesures draconiennes de sécurité entourant la visite du pape. "On ne pourra pas circuler ce jour-là et j’ai cru comprendre qu’on ne pourra même pas se mettre à nos fenêtres pour voir le cortège du pape". Une rumeur démentie par le préfet : "il n’est pas question de confiner la population et de faire d’Ajaccio une ville morte ce jour-là". En Corse, ils sont nombreux à partager le même vœu, pour que ce 15 décembre soit "un jour de fête".