"Les jeunes qui font des overdoses n'ont plus les stigmates d'il y a quelques années", avertit le patron des Stups
Invité de Mathieu Belliard, Christophe Descoms, patron de la brigade des Stups, avertit sur le danger, parfois fatal, que représentent cocaïne et cachets de synthèse.
"Un danger majeur pour la population." Alors que depuis plusieurs jours, des dizaines de paquets de cocaïne s'échouent sur les plages de l'Atlantique , faisant craindre un véritable risque sanitaire aux autorités, Christophe Descoms, patron de la brigade des Stups, lance un avertissement sur Europe 1, mardi matin.
"La cocaïne est un enjeu majeur. La France est devenue un point d’entrée en Europe via le phénomène des mules guyanaises, qui profitent d’être en France pour importer de la drogue", retrace-t-il. Ces dernières années, l'usage de la cocaïne s'est banalisé, affirme-t-il, passant d'une drogue "de riche", circulant dans la jet-set, à un produit utilisé dans tous les milieux sociaux. Et qui a annexé le marché de l'héroïne, dont l'usage a beaucoup reculé depuis les années Sida. Le danger, lui, n'a pas changé : depuis le début de l'année, on décompte sept décès liés à la cocaïne en France.
Danger des drogues de synthèses
"Il y a un grand décalage entre l'image de drogues soi-disant festives, récréatives, et les personnes mortes d’overdose, liées à la cocaïne, héroïne et aux drogues de synthèse", souligne Christophe Descoms. Son grand combat, c'est d'ailleurs contre ces dernières qui le mène. Les drogues de synthèses (MDMA, ectasy) sont aujourd'hui vendues sous le manteau à environ 10 euros le cachet. "Les jeunes qui ont des accidents sérieux après en avoir consommé n'ont plus les stigmates des héroïnomanes d'il y a quelques années. Ce sont des gens en bonne santé qui, parce qu'ils prennent un cachet, peuvent faire une overdose."
"Aux mains de vrais délinquants"
A l'image de Louis, 21 ans, mort en septembre d'une overdose après avoir absorbé de la drogue de synthèse en boite de nuit. "Il s'est mis à convulser sur la piste de danse, et est mort à l'hôpital après deux arrêts cardiaques", a témoigné son père, urgentiste, sur le site internet de Konbini. Christophe Descoms martèle : "Il s'agit d'un danger majeur pour la population. Ces drogues sont aux mains de gens qui sont de vrais délinquants."