"J'ai mal tourné puisque je suis parti vers la musique et le spectacle", sourit Hervé Niquet au micro d'Europe 1. Ce dernier a tellement "mal tourné" qu'il passe tous ses concerts dos au public. Mais il n'y a rien d'anormal : il est chef d'orchestre, et à l'occasion des fêtes de fin d'année, Europe 1 l'a rencontré pour évoquer ce métier d'exception.
"Pour 10% de musique, vous avez 90% d'emmerdes avant..."
Sa position cachée l'arrange bien lors des représentations, et ne le frustre pas. "Non parce que ça permet de faire des conneries avec sa face ! Les grimaces, c'est une partie des outils qu'on a pour détendre, rattraper quelqu'un...", confie Hervé Niquet.
Ce chef d'orchestre raconte qu'il est tombé dedans un peu par hasard. "Je me suis retrouvé à la chorale paroissiale. Ce n'était pas le curé qui nous faisait bien chanter, donc j'ai pris un peu sa place", relate-t-il, partageant un caractère parfois explosif. "Ceux qui trichent, j'entends tout de suite", affirme le chef d'orchestre, dont l'insulte lâchée et qu'il préfère est... "pétard".
(Re)découvrez les épisodes de notre série "Les métiers exceptionnels" :
- Épisode 1 : le photographe animalier
- Épisode 2 : la dessinatrice de bande dessinée
Mais Hervé Niquet ne mène pas ses musiciens à la baguette. "Quand vous avez une vingtaine, une trentaine de personnes, ce n'est pas la peine d'avoir une baguette", lance-t-il. Ce métier de rêve demande tout de même du travail. "Pour 10% de musique, vous avez quand même 90% d'emmerdes avant...", témoigne celui qui avoue avoir déjà eu des courbatures à force de répéter les gestes. "Parfois, je dirige assis aussi. Je n'ai plus 20 ans...", conclut-il.