Lorsque l'on évoque l'avenir de leur établissement, les élèves du lycée Averroès filent et pressent le pas. Aucune réponse ou presque. Il faut dire que cet établissement, l'un des seuls lycées privés musulmans de France, pourrait perdre son contrat d'association avec l'Etat. Dans le viseur du préfet du Nord, en raison des conclusions d'un rapport de la commission consultative académique, révélées par Europe 1, faisant état de plusieurs manquements éducatifs, le lycée Averroès sera fixé sur son sort ce lundi.
Scolarisée en classe de première, une adolescente confie son inquiétude. "Où vais-je aller si Averroès ferme ?", se demande-t-elle en ajustant son voile sur sa tête. "C'est une chasse aux sorcières", peste, de son côté, une professeure qui requiert l'anonymat.
Pas de salaires si le contrat d'association est rompu
"Le rapport commandé par le préfet est vide", assure-t-elle. Interrogée sur la présence de cours d'éthique musulmane au contenu salafiste, dispensés au sein du lycée selon les conclusions du rapport, l'enseignante répond par la négative. "C'est faux ! Si c'était le cas, je serais partie depuis longtemps", assure-t-elle.
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L'inquiétude prédomine chez ces professeurs, car sans contrat d'association avec l'État, leurs salaires ne pourront pas être versés. La commission consultative académique rendra sa décision dans ce lundi après-midi et entérinera l'avenir de ce lycée et de ses 500 élèves.