Un pas vers la transparence. Airbnb a annoncé lundi souscrire en partie aux engagements demandés par des associations d'élus, des collectivités territoriales et des métropoles, afin que l'activité des plateformes de locations touristiques entre particuliers soit plus transparente. Vendredi, le ministère du Logement avait appelé les plateformes et leurs fédérations à "s'engager sur la mise en œuvre" d'une "feuille de route" qui établit "les attentes de l'Etat et des collectivités", et fixe un "programme de travail commun" entre l'Etat, sept associations de collectivités territoriales et 30 villes, agglomérations et métropoles.
Un numéro d'enregistrement...
En conséquence, Airbnb annonce apporter des "garanties" partielles : ainsi, la plateforme va veiller à ce que les annonces de "logements entiers loués en courte durée soient enregistrées auprès des autorités locales à Paris, Lyon et Bordeaux" à partir d'avril ou juin, puis du second semestre à Lille, Marseille, Nantes, Nice, Strasbourg et Toulouse. Concrètement, si vous souhaitez louer votre logement sur Airbnb pendant moins de 30 jours dans l'une des villes concernées, il faudra mentionner votre numéro d'enregistrement délivré par votre mairie. Sans ce numéro, il sera impossible de poster votre annonce.
Une mesure qui était déjà obligatoire mais qui n'était pas suivie, rappelle au micro d'Europe 1 l'adjoint à la mairie de Paris en charge du logement Ian Brossat. "Je ne vais quand même pas me prosterner parce que cette entreprise qui enfreignait la loi depuis des années se met soudainement à annoncer qu'elle va la respecter", tacle-t-il au micro d'Europe 1. Derrière ce qui est aux yeux de Ian Brossat un simple effet d'annonce, l'adjoint craint qu'une fois la crise du coronavirus passée, "on en revienne à la situation d'avant où nos quartiers étaient blindés de logements Airbnb".
... pour faire respecter le plafond des 120 jours de location
Ce numéro d'enregistrement devrait justement permettre de mieux tracer les offres sur la plateforme. De quoi rassurer l'adjoint en charge du logement à Bordeaux Stéphane Pfeiffer. "On va pouvoir mieux contrôler le respect des réglementations par les propriétaires" avance-t-il. "Typiquement, aujourd'hui la limitation est de 120 jours de location par an. Mais quand vous louez sur plusieurs plateformes, il n'est pas possible de croiser les informations."
Désormais, les collectivités espèrent que les autres plateformes de location vont suivre le mouvement initié par Airbnb pour s'assurer que des propriétaires peu scrupuleux ne dépassent pas la limite des 120 jours de location par an imposés aux résidences principales.