Seul le secteur du lait semble avoir bénéficié d'un effet de la loi alimentation. (Photo d'illustration) 1:24
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Carole Ferry édité par Ugo Pascolo , modifié à
Elle devait permettre de trouver un juste prix pour mieux rémunérer les agriculteurs, mais cela semble être un échec. Entrée en vigueur il y a presque un an, la loi Egalim n'a globalement pas réussi à freiner le nombre de promotions qui peuvent susciter une forme de concurrence déloyale.
ON DÉCRYPTE

Après le coup de colère des agriculteurs il y a 15 jours, l'ensemble des organisations représentatives (FNSEA, jeunes agriculteurs, confédération paysanne...) a rendez-vous mardi au ministère de l'Agriculture, avec autour de la table la grande distribution et les industriels. Objectif : faire le point sur la loi alimentation. Elle était censée améliorer le revenu des producteurs, mais quasiment an après son entrée en vigueur, c'est globalement un constat d'échec.

"La folie des petits prix" n'a pas changé

Les agriculteurs ont prévu de venir au ministère avec un dossier rempli de promotions frauduleuses. La loi est censée mieux les encadrer pour éviter une concurrence déloyale, et pourtant, même si cela ne porte pas le nom de promotion, "la folie des petits prix" n'a pas changé. La profession réclame donc un renforcement des contrôles de la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF). 

 

Autre point sensible, celui des négociations commerciales qui viennent de débuter. Légalement, les industriels et la grande distribution n'ont plus le droit de négocier un prix inférieur aux coûts de production. Si pour certains secteurs comme celui du lait, tous les acteurs jouent globalement le jeu, pour le reste, et notamment la viande de bœuf, ça reste le bras de fer. "On sait qu'on nous fait venir aujourd'hui pour un coup de pression", confiaient ainsi des industriels à Europe 1. De son côté, la grande distribution sera également rappelée à l'ordre lors de cette réunion. Quant au gouvernement, il a prévu un calendrier pour suivre régulièrement ces négociations, qui doivent s'achever au mois de février.