Une cinquantaine d'associations et syndicats ont appelé jeudi le gouvernement et le Parlement "à abandonner" la proposition de loi sur le droit à manifester, la "loi anti-casseurs". Selon les intéressés, la loi constitue une atteinte grave aux libertés publiques et à l'équilibre des pouvoirs.
Ce texte vivement controversé a été adopté en première lecture à l'Assemblée nationale le 5 février. À l'époque, 50 députés LREM se sont abstenus pour marquer leur refus des interdictions préventives de manifester. Il doit revenir en deuxième lecture le 12 mars au Sénat où il avait été adopté en première lecture en octobre.
"Empêchements à l'exercice d'un droit essentiel en démocratie". "Cette loi de circonstance porte un lourd risque d'arbitraire des gouvernements d'aujourd'hui comme de demain", écrivent dans un communiqué ces associations, dont Amnesty international France, la CGT, Unsa, la FSU, la Ligue des droits de l'Homme, SOS racisme, Emmaüs France, Greenpeace, la Fédération des conseils de parents d'élèves, ou celle des motards en colère. "C'est pourquoi nous appelons solennellement le gouvernement et le Parlement à abandonner ces mesures qui violent les principes les plus fondamentaux d'un État de droit", poursuivent-elles.
Les associations et syndicats fustigent notamment le principe de fouille systématique ou encore les interdictions de manifestation sans recours effectif possible. "Voici l'esprit et la lettre de mesures qui sont autant d'empêchements à l'exercice d'un droit essentiel en démocratie : celui de manifester publiquement, collectivement et pacifiquement son opinion", affirment-elles.