Mayotte : 15 jours après le passage du cyclone, des conditions de vie encore très difficiles sur l'île
Alors que le Premier ministre François Bayrou est attendu ce lundi sur place, la situation sur l'île de Mayotte n’a guère évolué, deux semaines après le passage ravageur du cyclone Chido. Besoins en eau, en électricité… Les Mahorais ont beaucoup d'attente du gouvernement.
Initialement attendu à Mayotte dans la journée, François Bayrou se rendra sur place très tôt lundi matin, a fait savoir Matignon. Il sera accompagné de cinq ministres d'État dont Élisabeth Borne, à l'Éducation et Manuel Valls, nouveau ministre des Outre-Mer. Plusieurs visites au programme : une usine de dessalement, un collège et un hôpital de campagne.
Un déplacement du Premier ministre qui s’est fait attendre sur place. Élu la veille du passage du cyclone, son déplacement à Pau avait attiré la colère des Mahorais. Un peu plus de deux semaines après le passage du cyclone Chido, la situation sur place n’a guère évolué.
Seulement 50% de l'île approvisionnée en électricité
Les points d’eau sont toujours sous contrôle du RAID, le réseau internet est encore parcellaire. Et seulement 50% des mahorais ont de nouveau de l’électricité… Germain habite un quartier de Mamoudzou depuis quatre ans, il raconte son quotidien, quinze jours après le passage du cyclone : "Notre quartier a beaucoup été oublié, on n'a toujours pas d'électricité. Donc on se débrouille par nous-mêmes puisque la ville de Mamoudzou n'est jamais venue nettoyer", confie-t-il.
"Donc on a passé des journées à vider, à récupérer des camions pour vider tous les déchets. C'est tellement le bazar sur place, on survit. On commence un peu à fatiguer. C'est horrible mais c'est la vie de tout le monde chez nous en tout cas, même encore beaucoup à Mamoudzou", raconte Germain.
Des urgences à régler
Avec la rentrée scolaire prévue le 13 janvier, c’est une nouvelle urgence qui s’ajoute à la liste, celle de la réouverture des établissements scolaires. "Ce qu'on attend d'abord au niveau de l'Éducation nationale, c'est de mettre en place rapidement des solutions pour que la rentrée puisse avoir lieu le 13 janvier. Parce qu'il y a beaucoup de choses à faire", insiste François Nouchet, professeur à Mayotte.
Des cimetières sauvages ont vu le jour sur l’archipel pour éviter la propagation des maladies. Le bilan humain reste, lui, encore provisoire : au moins 39 morts et plus de 4.000 blessés.