Une polémique qui ne désenfle pas. Les menus uniques sans viandes proposés dans les cantines de Lyon par la municipalité écologiste suscite un débat national qui divise, y compris au sein de la majorité. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait dénoncé "une idéologie scandaleuse", tandis que Julien Denormandie, ministre de l'Agriculture, attaquait encore le maire EELV Grégory Doucet ce mardi. De son côté, Olivier Véran, en visite à Lyon, jouait plutôt l'apaisement. Du côté de certains parents d'élèves, la décision ne passe pas non plus. Ils envisagent une action en justice pour faire annuler la mesure.
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"Une forme d'idéologie"
"C'est une manière de bloquer les gens dans leurs choix, dans leurs libertés. Les restaurants scolaires sont des endroits où se jouent beaucoup de choses pour les enfants et notamment les comportements alimentaires. Donc leur laisser le choix, c'est fondamental", dénonce Christophe, père d'un garçon de 4 ans, scolarisé dans une école du quartier Croix-Rousse, au micro d'Europe 1.
"Ce n'est pas du tout leur donner absolument de la viande ou absolument des légumes mais leur offrir un panel de possibilités avec plusieurs alternatives qu'ils pourront choisir quand ils seront plus grands", ajoute-t-il. "Il y a une vraie action politique et idéologique derrière tout cela. Ce n'est pas possible : on ne pense pas du tout aux enfants. C'est une manière d'imposer, alors qu'il y a une loi. On est dans une forme d'idéologie."
La crainte d'une mesure définitive
La municipalité lyonnaise s'est déjà défendue de promouvoir un mode d'alimentation particulier et explique cette mesure temporaire par une simple question d'organisation. En effet, en raison des mesures sanitaires dans les écoles, notamment une distance de deux mètres imposées entre les élèves au sein des restaurants scolaires, le temps nécessaire à la restauration de tous les élèves est allongé. Le recours à des menus uniques viserait ainsi à fluidifier le service, afin que tous les repas puissent être servis durant le temps du déjeuner.
"Je n'y crois absolument pas", rétorque Christophe. "Il n'y a eu aucune concertation qui a été faite pour passer cette obligation-là. Et en plus cela n'a aucun sens. Il y a d'autres moyens. Cela n'a rien à voir pour moi."
Comme d'autres parents, il craint que cette mesure temporaire ne devienne définitive. "C'est aussi pour cela que beaucoup de gens vont se mobiliser parce qu'une fois que les choses sont enclenchées, il n'y a plus de marche arrière possible." Un recours en justice sera déposé vendredi et examiné sous quinze jours.