"Il n'y a pas lieu de polémiquer", a estimé lundi le ministre de la Santé, Olivier Véran, après que des membres du gouvernement eurent dénoncé le menu sans viande imposé par la mairie EELV de Lyon dans les cantines scolaires en raison, selon elle, des contraintes sanitaires. "Je comprends que dans les familles en précarité, la viande, le poisson peuvent coûter cher, donc quand on met son enfant à l'école et à la cantine, c'est aussi l'occasion pour l'enfant d'avoir des protéines animales qui sont importantes dans un régime nutritionnel", a déclaré Olivier Véran à la presse en marge d'un déplacement dans une Caisse d'allocations familiales (CAF) à Lyon.
Du poisson et des oeufs servis
"A côté de ça, je ne suis pas choqué qu'on puisse proposer des menus sans viande ni poisson à l'école. La question, c'est quelle est la motivation sous-jacente. Il n'y a pour moi pas lieu de polémiquer, mais une attention à porter au régime alimentaire des enfants", a-t-il ajouté. "Nous ne sommes pas dans une opération de promotion du 'végétarianisme' ou du véganisme puisque nous allons offrir des protéines animales aux enfants chaque jour", comme du poisson et des oeufs, a affirmé lundi le maire EELV de Lyon Grégory Doucet, interpellé en conseil municipal par son opposition qui l'accuse d'avoir une "idéologie anti-viande".
Ce week-end, la polémique a pris une ampleur nationale, plusieurs membres du gouvernement dénonçant la mesure lyonnaise. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a notamment dénoncé une "idéologie scandaleuse" et une "insulte inacceptable" faite selon lui aux agriculteurs et bouchers français.
Une question de gestion des élèves
La mairie explique qu'à la demande de l'Éducation nationale, une distanciation de deux mètres doit être respectée entre les enfants à la cantine, ce qui revient à faire manger moins d'élèves en même temps. Le recours temporaire au menu unique vise à fluidifier le service afin que tous les repas - 29.000 par jour - puissent être servis durant le temps du déjeuner. "Il n'y a aucune idéologie, seulement un bon sens pratique. Le reste n'est que polémique politicienne", a ajouté Grégory Doucet.
La mairie a pris "une décision de gestion de crise sanitaire" et "on attend du gouvernement qu'il cesse les polémiques et qu'il nous soutienne", a renchéri Bruno Bernard, président EELV de la Métropole de Lyon, sur BFMTV. "C'est un manque de respect pour les élus locaux et ça montre aussi que ce gouvernement a un problème avec l'écologie."