Elle tenait à "tendre le flambeau". Durant les derniers mois de sa vie, l'avocat et figure féministe Gisèle Halimi, décédée mardi au lendemain de son 93e anniversaire, était toujours active et participait à la rédaction d'un nouvel ouvrage, Une farouche liberté, publié le 19 août chez Grasset, en compagnie de la journaliste du Monde Annick Cojean. Invitée jeudi de Culture Médias, sur Europe 1, cette dernière est revenue sur cette ultime collaboration, et salué l'héritage de cette icône du féminisme. "C'était une insoumise", se souvient-elle.
"J'ai toujours eu envie de faire parler cette femme exceptionnelle", explique la grand-reporter au micro de Pascale Clark, selon qui "nous manquons d'héroïnes". Les deux femmes s'étaient rencontrées il y a plusieurs années, et avaient gardé le contact depuis. "On n'avait jamais perdu complètement le lien", confirme Annick Cojean.
"Elle questionnait tout"
Par ce livre, Gisèle Halimi voulait "tendre le flambeau, lancer un message aux jeunes filles et au garçons et dire : 'voilà ce que je peux vous dire', comme une grande sœur", raconte l'invitée d'Europe 1. L'ouvrage se présente sous la forme de "grand chapitres sur les moments importants, les tournants de sa vie".
Se souvenant de "sa flamme, son insoumission, sa fougue", Annick Cojean se dit "bouleversée" par la disparition de Gisèle Halimi. "C'était une insoumise, une rebelle, depuis le premier jour", se souvient-elle encore. "Elle questionnait tout, à 10 ans, 70 ans, 90 ans."