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Stephane Burgatt (correspondant à Marseille) / Crédit photo : NICOLAS TUCAT / AFP
À Marseille, les deux dernières affaires de narchomicide impliquent de très jeunes mineurs âgés de 14 ans et 15 ans. Enseignants, éducateurs, policiers s'inquiètent du rajeunissement de l'ultra-violence liée au trafic.

À Marseille, les derniers auteurs et victimes de narchomicide sont âgés de 14 et 15 ans. Lors d'une conférence de presse, Nicolas Bessone, procureur de Marseille, a évoqué un "ultra rajeunissement" de la violence liée au trafic. Une réalité qui inquiète les éducateurs, enseignants et policiers.

"Une fascination pour les hors-la-loi"

C'est une lutte au quotidien. Marie enseigne dans un lycée proche d'un point de deal et elle fait face à des ados fascinés par les trafiquants. "C'est vrai que pour nos élèves, il y a un peu cette espèce de fascination pour ces gens qui sont un peu hors-la loi. Ce n'est pas facile pour leur expliquer que derrière l'argent facile, il y a des morts", explique-t-elle au micro d'Europe 1.

Autre écueil, des armes à feu qui circulent de plus en plus librement, déplore Angélique, militante associative des quartiers nord. "Il y a des gamins avec des armes à feux, ils ont 12 ans. Ils les trouvent où ? Leur mère les a trouvés sous le coussin. Ce sont les familles qui nous le disent. Pourquoi y a-t-il autant d'armes ? Il n'y avait pas autant d'armes avant", détaille-t-elle.

"Ils n'ont pas de notion de la vie"

Ces adolescents ne sont pas recrutés par hasard, analyse Rudy Manna, du syndicat de police Alliance. "Ils les utilisent pour que ce soit le moins cher possible et pour effectuer les crimes avec le plus de violence et d'atrocités possibles. On va les chercher parce qu'ils ont cet âge-là, parce qu'ils sont capables de faire n'importe quoi, ils sont capables d'être très sanguinaires, ils n'ont pas de notion de la vie".

Policiers et magistrats qui déplorent également le rôle de certains réseaux sociaux qui font parfois office d'agence d'intérim du trafic de drogue.