La prolongation de l'état d'urgence et le maintien de l'opération militaire Sentinelle, annoncés vendredi par le président François Hollande après l'attentat de Nice, démontrent "l'impuissance" de l'exécutif face à la menace djihadiste, a critiqué Georges Fenech, le président de la commission d'enquête parlementaire sur les attentats de 2015.
Pour "rassurer" seulement. "L'état d'urgence ne règle rien. Ça rassure, c'est tout. La force Sentinelle ne règle rien non plus. C'est psychologique", a estimé le député LR Georges Fenech. Ces deux mesures, dont la commission d'enquête a souligné dans son rapport la "portée limitée", constituent selon Georges Fenech "un signe d'impuissance et d'aveuglement" du chef de l'Etat. "On a un exécutif qui s'arc-boute sur des certitudes qui n'en sont pas, qui ne veut pas regarder une autre réalité en face", a déploré le député d'opposition.
La commission d'enquête parlementaire sur les attentats de 2015, qui a publié mardi son rapport, préconise notamment la refonte des services de renseignement et des unités d'intervention, ainsi que le durcissement de l'arsenal juridique pour les personnes condamnées pour terrorisme. "L'exécutif ne sait même pas ce qu'on a fait comme travail. Ils ne le savent pas. Seul (Bernard) Cazeneuve en a pris connaissance, pour finalement nous expliquer qu'il ne l'appliquera pas. Nous avons demandé à le remettre au président de la République. Il n'y a eu aucune réponse", a-t-il vitupéré.
"Impossible d'appréhender", pour Pietrasanta. "Il est quasiment impossible d'appréhender avant son passage (à l'acte, ndlr) un individu qui prend un camion et qui fonce sur une foule", a observé pour sa part le rapporteur de la commission d'enquête, le député socialiste Sébastien Pietrasanta. Il est en outre "impossible de protéger tous les lieux où se réunissent les Français",, a-t-il affirmé. Quant à l'état d'urgence et le redéploiement renforcé des militaires de Sentinelle, "on avait besoin d'une réponse forte de l'Etat", a commenté le rapporteur. Et d'ajouter : "les Français n'auraient pas compris qu'on sorte de l'état d'urgence" le 26 juillet, comme François Hollande l'avait initialement annoncé jeudi.