1:27
  • Copié
Caroline Baudry / Crédits : DELPHINE MAYEUR / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Le 24 septembre 1853, la France prenait possession de la Nouvelle-Calédonie. Depuis, cette fête, rebaptisée "fête de la citoyenneté" en 2004, reste un jour de tension pour l'île du Pacifique. Des tensions exacerbées depuis le début des émeutes il y a près de quatre mois.

En Nouvelle-Calédonie, le 24 septembre cristallise toutes les tensions dans le territoire du Pacifique. C’était le 24 septembre 1853 que la France prenait possession de l’île du Pacifique. Déclarée férié en 1953 par les autorités françaises, la date, rebaptisée "fête de la citoyenneté" en 2004 pour célébrer toutes les communautés, reste un jour de deuil pour une partie de la population kanak indépendantiste. Certains dirigeants ont même appelé à proclamer l’indépendance un 24 septembre. Quatre mois après le début des émeutes qui ont fait 13 morts, dont deux gendarmes, c’est, plus que jamais divisés, que les Calédoniens célèbrent leur fête. 

6.000 policiers présents 

Les rassemblements sont interdits, alors Willy Gatuhau, ancien maire et porte-parole des collectifs de résistance citoyenne face aux émeutiers, invite, au micro de nos confrères de RRB, à une fête par les symboles. "Nous procédons depuis vendredi à la distribution de milliers de drapeaux", a-t-il assuré. "Et à ces Calédoniens qui sont aujourd’hui détenteurs d’un drapeau bleu, blanc, rouge, qui portent un certain nombre de valeurs, des valeurs républicaines, liberté, égalité, fraternité. Nous les invitons à les afficher sur leurs balcons, dans leurs véhicules, où qu'ils soient."

Une bataille des drapeaux, désormais revendiquée face au mouvement "affichons nos couleurs" du camp indépendantiste qui réitère les appels au calme face à des jeunes radicalisés selon eux. Pas de proclamation d’indépendance aujourd’hui, mais une cérémonie pour renforcer le pouvoir des chefferies kanaks. 

Dans ce calme précaire, une vague bleue déferle sur l’île. 6.000 policiers et gendarmes sont prêts à réagir. De nombreux habitants ont ressorti palettes et barrières de fortune pour protéger les familles d'éventuels incendies et affrontements.