Les dégâts commis dans les universités bloquées et occupées ces dernières semaines par des opposants à la loi sur les nouvelles modalités d'entrée à la fac devraient dépasser le million d'euros, a déclaré lundi la ministre de l'Enseignement supérieur.
"Il est important de savoir qui a commis ces dégâts car c'est le contribuable qui va payer", a ajouté Frédérique Vidal dans L'Épreuve de vérité sur Public Sénat, en partenariat avec l'AFP, Radio Classique et Les Échos. La présidence de l'université Paul-Valéry à Montpellier évalue à 300.000 euros le coût des dégradations au sein de cet établissement, a-t-elle indiqué.
Une enquête ouverte pour dégradations en réunion. L'université, occupée depuis plus de deux mois, a vu la police intervenir lundi matin, alors qu'elle était quasiment déserte en raison des vacances. Mi-avril, la présidence avait notamment dénoncé "le sabotage" de la salle des serveurs, "détruits". Pour le site universitaire de Tolbiac, qui dépend de Paris-I, évacué vendredi matin à l'aube, "les devis sont en cours" mais on évoque un montant de 200.000 à 300.000 euros, a précisé la ministre. Quant à l'université de Jean-Jaurès à Toulouse, refaite à neuf il y a quelques années pour un budget de plus de 300 millions d'euros et toujours occupée, Frédérique Vidal n'a "pas d'estimation précise". Au total, "je pense qu'on dépassera le million d'euros" sur l'ensemble des sites dégradés, a dit Frédérique Vidal, rappelant que certains présidents d'université ont décidé de porter plainte. Une enquête pour dégradations en réunion a ainsi été ouverte vendredi en relation avec l'occupation de Tolbiac après une plainte de la présidence de Paris-1.
L"abjecte rumeur" d'un étudiant blessé grave. La ministre a par ailleurs qualifié d'"abjecte" la rumeur selon laquelle l'évacuation par les forces de police de Tolbiac vendredi avait fait un blessé grave chez les occupants. "J'ai trouvé (...) inadmissible et inqualifiable", a-t-elle déclaré. Elle a repris les mots de l'éditorialiste Raphaël Enthoven, "qui a dit que 'l'étudiant blessé qu'on invente, c'est peut-être le mort que l'on souhaite'". Elle a fermement regretté que Le Média, la web TV créée par des proches de La France Insoumise, "avait l'air de se réjouir de cette nouvelle, qui lui a permis de faire du buzz". Selon elle, "c'est tout sauf du journalisme".