Des tentes plantées devant le Conseil d'État en plein Paris. Des centaines de migrants campent depuis vendredi devant le bâtiment. Ils sont environ 200. Particularité : tous se déclarent mineurs et réclament un hébergement d'urgence. Mais ils font face au refus de l'administration qui laisse le soin à la justice de trancher sur leur âge réel. Sur place, la situation devient compliquée et la cohabitation avec les riverains loin d'être simple.
"On dort dehors, il fait très froid"
Des centaines de tentes et de couvertures de survie face au Conseil d'État, à quelques pas du Louvre. Une situation inhabituelle et crispante dans ce quartier en plein cœur de la capitale. Habitants et migrants se retrouvent dans une situation impossible. Arrivé en France il y a trois mois, ce jeune Guinéen est à bout de forces. "C'est très dur. Nous sommes complètement déprimés parce que ça ne va pas. Comme vous voyez, on dort dehors, il fait très froid. Du coup, on a besoin de logements. Vraiment, il n'y a pas du tout ce qu'il faut. Depuis que je suis arrivé en France, je dors dehors, ça ne va pas, ça ne va pas du tout. On a besoin d'aide et on veut aller à l'école. On a de l'espoir."
Tous espèrent que la situation se débloque rapidement. Les riverains aussi en ont marre. Malo habite le quartier, il est exaspéré. "C'est très compliqué de vivre à côté de camps de migrants. C'est un bazar, c'est du trouble à l'ordre public. C'est un vrai problème. Il faut que les gens prennent leurs responsabilités. Je trouve ça purement scandaleux et les associations qui les aident sont aussi scandaleuses."
Ces associations l'assurent : sans solution proposée rapidement par le gouvernement, ces tentes continueront coûte que coûte à occuper la place du Palais-Royal.