Après 8 ans de bons et loyaux services dans un service d'urgences en Île-de-France, Anne-Claire a quitté l'hôpital public en décembre 2019. Des journées à rallonge, un nombre de patients incalculable, pas assez de personnel pour en prendre soin, et un salaire "qui ne suivait pas", 1850 euros nets par mois. "Pour l’instant, je ne suis plus capable d’accepter ce qu’il se passe à l’hôpital", raconte-elle au micro d'Europe 1.
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"Cela me désolait de voir chaque jour des collègues pleurer ou des patients qui restent sur des brancards", raconte Anne-Claire au micro d'Europe 1. Elle évoque un travail devenu de plus en plus "quantitatif", au détriment du "qualitatif". "On fait de l'abattage", soupire-t-elle.
"Perdre 12% de pouvoir d'achat en 10 ans, ce n'est pas acceptable"
Elle n'avait pas, dit-elle, "fêté Noel depuis des années", de garde tous les 24 décembre pour s'occuper des patients. "Et le salaire ne suit pas. Perdre 12% de pouvoir d'achat en 10 ans, ce n'est pas acceptable...", regrette-elle. En France, le salaire d'embauche d'un infirmier hospitalier est de 1.340 euros net, et il peut espérer terminer sa carrière à 2.400 euros net. Selon les derniers chiffres publiés par l'OCDE, les 300.000 infirmièr(e)s français(es) qui travaillent à l'hôpital public sont en queue de peloton de l'Union européenne concernant leur rémunération, à la 22ème place sur 33. Un point que le ministre de la Santé, Olivier Véran, a promis d'aborder lors du Ségur de la Santé qui s'ouvre lundi.
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Anne-Claire n'a pas fait une croix définitive sur l'hôpital public. Mais elle attend, pour revenir, que les conditions de travail y soient plus favorables. "Je sais que ce métier, il est gravé en moi. Dans quelques années, si les choses changent, peut-être que je reviendrai."