Devant une partie des raffineries de TotalEnergies et d'Esso-ExxonMobil, la colère gronde. Depuis presque deux semaines, les salariés des raffineries sont en grève. Les syndicats demandent une augmentation de 10% des salaires, alors que la direction du pétrolier français ne propose que 3,5%. En pleine crise énergétique et sur fond d'inflation, cette proposition ne passe pas auprès des salariés de Total.
"On mérite" une augmentation
Alors dans le Nord, devant le dépôt de Dunkerque, l'un des plus importants de France, et qui alimente les stations-service du nord du pays, les employés restent plus motivés que jamais. La grève a été votée à l'unanimité, encore une fois mardi matin, par les salariés postés. Comme à chaque poste de service, ils ont voté à main levée à l'entrée du site.
Aucun signe de fatigue après 15 jours de mouvement, assurent les grévistes. Au contraire, la publication lundi des salaires par la direction du groupe, vécu ici comme une provocation, ne fait que renforcer la détermination des salariés. "On essaye de désavouer le mouvement de grève au niveau de la population en disant 'voilà, ce sont des parvenus puisqu'ils gagnent 5.000 euros par mois'. Alors, certes on est dans le pétrole, on gagne pas trop mal notre vie, mais bon, nous ne sommes pas des parvenus", assure l'un des délégués CGT de la raffinerie.
Un million de m3 de carburant en attente d'être livrés
"En réalité, nous on a fait les calculs et le salaire moyen, c'est entre 3.200 et 3.300 euros par mois. On mérite (une augmentation ndlr), parce que, lorsque l'on voit les bénéfices, qu'est-ce qui les fait rentrer dans la boutique ? Ce sont les salariés de TotalEnergies", poursuit-il.
Face à la reconduction du mouvement de grève, aucun camion ne sortira du dépôt de Dunkerque ce mardi. Et le million de m3 de carburant présent sur site, restera stocké dans la soixantaine de cuves qui occupent ici le site de l'ancienne raffinerie Total, qui a été fermé il y a onze ans.