Alors que les agriculteurs poursuivent certains blocages, notamment autour de Paris ou de Lyon, c'est au tour des taxis de bloquer certains axes routiers. En Île-de-France, alors que les syndicats agricoles ont annoncé leur volonté de faire le "siège" de la capitale à partir de 14 heures, une opération escargot des taxis a été lancée tôt lundi sur l'A13 en direction de la Porte d'Auteuil sur le boulevard périphérique. "Le cortège progresse à vitesse réduite et laisse libre une voie de circulation", a précisé Bison Futé.
Une nouvelle convention de la Cnam
À Bordeaux, plusieurs centaines de taxis ont bloqué la rocade la ville, axe majeur reliant le nord de la France à l'Espagne. Le préfet a conseillé de "privilégier le télétravail et limiter les déplacements" sur la rocade bordelaise, axe emprunté par 85.000 à 140.000 véhicules par jour et régulièrement embouteillé aux heures de pointe.
Au centre de la colère de ces professionnels de la route : une nouvelle convention de la Caisse nationale d'assurance-maladie (Cnam) sur les conditions de rémunération du transport de patients, que les taxis jugent défavorable. À travers leurs quatre organisations nationales, ces derniers appellent à conserver un statu quo. Actuellement, un chauffeur de taxi peut faire une remise de 20% du prix de la course à la sécurité sociale. Mais avec la nouvelle convention qui a été publiée au Journal officiel début janvier 2024, les professionnels ne savent pas quelle remise pourrait s'appliquer, ni quels seront les nouveaux tarifs en vigueur.
"Notre mouvement est reconductible"
"La Caisse d'assurance-maladie a décidé de nous imposer des tarifs sans négociation", a déclaré à l'AFP Céline Puech, qui travaille comme taxi (médical et classique) à Marseille. Dans les Bouches-du-Rhône, des taxis ont mené deux opérations escargot lundi matin : un cortège en direction de la préfecture dans le centre de Marseille et un autre sur l'autoroute A8 près d'Aix-en-Provence, compliquant la circulation.
"On veut un retour à la table de négociation, on ne peut accepter cette tarification. Les taxis ont beaucoup de charges, on fait des heures interminables. On est très en colère et notre mouvement est reconductible", a-t-elle déclaré par téléphone depuis le cortège.
Réduire les coûts et la pollution
De premières manifestations ont eu lieu mi-décembre, pour protester contre la nouvelle loi de finance de la Sécurité sociale, qui mutualise ces trajets de patients médicalisés. Les transports médicaux ont représenté des remboursements de près de 5,5 milliards d'euros en 2022, et 65 millions de trajets ont été réalisés sur l'année pour les seuls taxis et véhicules sanitaires légers (VSL), selon les auteurs du texte de loi.
Près de 15% des trajets sont déjà partagés. L'idée est de réduire le coût des trajets pour la Sécurité sociale à hauteur de 100 millions d'euros par an entre 2025 et 2027, ainsi que la pollution.