C'est un mardi noir pour l'emploi. Le leader mondial de fabrication de pneumatiques, Michelin, a annoncé fermer deux de ses usines d'ici 2026. Avec la clôture des sites de Cholet et Vannes, 1.254 postes seront supprimés. Les employés de l'entreprise sont en colère et l'ont fait savoir avec une grève devant l'usine de Cholet, dans le Maine-et-Loire. Les salariés n'ont pas hésité à mettre le feu à des pneus et tenter de bloquer l'accès à l'usine.
Des employés sous le choc
Après l'annonce de Michelin, David, employé de l'entreprise, a essayé d'organiser un blocage de l'usine mais les salariés sont totalement sonnés : "Il faut se battre pour montrer à la direction que nous ne sommes pas prêts à nous laisser faire. Ça a été très brutal. On nous avait parlé de réduction des effectifs et du jour au lendemain, on apprend que l'effectif va être à zéro." Avant d'ajouter : "Moi, mon père a travaillé chez Michelin depuis 1972. Je suis ici depuis 1992."
"Mon cas à moi, c'est le cas de dizaines de salariés Michelin. On a construit avec nos parents, ils ont construit cette entreprise et là, du jour au lendemain, on nous dit c'est fini pour vous.", s'écrie David. C'est parti pour les trois huit devant l'usine, un blocage qui doit durer "le temps qu'il faudra pour assurer", dit-il, "une pression sur la direction de Michelin".
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Mais les syndicats ont déjà pu trouver le soutien du maire Gilles Bourdouleix : "Il y a cet aspect humain qu'on néglige parce qu'on a des gouvernements qui n'ont rien fait depuis des années. C'est du blabla. J'entendais le député local qui expliquait qu'il allait saisir la commission des affaires économiques mais on s'en fout !" Avant de poursuivre : "Ce qu'on veut, c'est de l'action, empêcher ce drame humain, empêcher ce drame économique." Le maire demande également à Michelin de prendre ses responsabilités auprès de 1.200 familles, et même des couples Michelin. Mais c'est sur le carreau.