Face aux ventes de logements neufs en baisse depuis le début de l'année, la Fédération Française du Bâtiment craint la destruction de 100.000 emplois d'ici à fin 2024. En cause, la raréfaction des terrains constructibles dans les villes mais aussi l'explosion des coûts de construction et l'envolée des taux d'intérêt qui bloquent les acheteurs souhaitant investir dans l'immobilier neuf. Chez la société Isoa Ma Maison Patrimoine, qui construit exclusivement des maisons individuelles en Île-de-France, le constat est sans appel, la crise est bien présente.
La hausse des taux d'intérêt entraîne une chute des crédits accordés
"Pour 2024, aujourd'hui, on n'a rien, ce qui est unique dans l'histoire de l'entreprise." Le carnet de commandes d'Ali Riad, constructeur de maisons individuelles, peine à se remplir. La faute à l'envolée des prix des matières premières. "Le bois a pris plus de 50%, l'aluminium a quasiment doublé. Il y a un an, on construisait une maison à 100.000 euros, aujourd'hui il faut débourser 112.000 euros pour la même maison", avance-t-il.
S'ajoute à cela la hausse des taux d'intérêt pour les crédits immobiliers qui freine les acheteurs dans leurs projets. "Aujourd'hui, malheureusement, c'est quasiment 50% des projets qui s'arrêtent très vite au stade de la prospection, dans la mesure où l'évolution brutale et très forte des taux d'intérêt élimine malheureusement beaucoup de primo-accédants à l'accession à la propriété", ajoute-t-il.
"On risque d'être au chômage"
Sur le chantier, ce conducteur de travaux et ce maçon bâtissent les fondations d'une maison. Ils se disent inquiets pour l'avenir. "Plus c'est cher, plus les gens vont payer plus cher et plus ils ne pourront pas construire. Ça nous inquiète car on risque d'être au chômage", témoignent-ils au micro d'Europe 1. L'entreprise espère un geste du gouvernement avec par exemple la prolongation du prêt à taux zéro pour les acheteurs de logements neufs en 2024.