Un collectif de "policiers municipaux en colère" et plusieurs syndicats appellent les policiers municipaux à faire grève lors des réveillons de Noël et de la Saint-Sylvestre ainsi que le 1er janvier, pour réclamer notamment de meilleures conditions de rémunération. "Cela fait 40 ans qu'on a une augmentation significative des compétences des policiers municipaux sans compensation sociale. On dit stop!", a expliqué dimanche David Quevilly, policier municipal à Toulouse et vice-président de la Fédération nationale des policiers municipaux de France (FNPMF, créée en mars), contacté par l'AFP.
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"Si vous n'augmentez pas nos salaires et nos retraites, vous ne pourrez plus compter sur les policiers municipaux", a-t-il mis en garde.
Un appel suivi "de manière très disparate" sur tout le territoire
Cet appel à la grève "est suivi à environ 25% mais de manière très disparate : à Draguignan dans le Var, c'est 100% de grévistes annoncés pour le 31 et 50% pour le 24, à Paris c'est très bien suivi comme aussi dans le nord de la France", a précise le président de la FNPMF, Thierry Colomar. Outre la grève prévue les 24 et 31 décembre, le collectif a annoncé des rassemblements devant les préfectures régionales sur le territoire le samedi 3 février.
"On peut aller plus loin si nécessaire avec en vue l'organisation des Jeux olympiques de Paris (26 juillet-11 août, ndlr). Les policiers municipaux de Paris et d'Ile-de-France ne participeront pas à la sécurisation de ces JO si, entre temps, nous n'avons pas obtenu l'obtention intégrale de notre volet social", a menacé David Quevilly.
La modification du calcul du régime indemnitaire
Ces policiers municipaux s'opposent en particulier à une modification du calcul de leur régime indemnitaire, qui leur serait moins favorable selon eux, et à la non prise en compte d'une indemnité mensuelle dans le calcul de leur pension de retraite.
La grève du réveillon survient après une "grève des procès verbaux" qui se poursuit depuis novembre. "Elle est suivie par environ 45% des policiers municipaux qui ne verbalisent plus, sauf sur des cas dangereux comme la conduite sous alcoolémie, des feux rouge grillés... mais plus pour des stationnements gênants", a expliqué Thierry Colomar, précisant qu'il s'agissait d'un "manque à gagner de près de 30% des contraventions, ce qui représente plusieurs millions d'euros dans les caisses de l'Etat".
Un mouvement suite à une annonce d'Elisabeth Borne
Ce mouvement faisait suite à une annonce de la Première ministre Elisabeth Borne, proposant aux polices municipales de nouvelles prérogatives mais "sans contrepartie sociale" selon les syndicats. Le collectif demande notamment la prise en compte des primes dans le calcul de la retraite et une meilleure progression de carrière.
Fonctionnaires territoriaux recrutés sur concours par les maires, les policiers municipaux ont vu leurs effectifs doubler en vingt ans pour atteindre aujourd'hui près de 26.000 agents, dont environ 60% sont armés, selon la Fédération nationale des policiers municipaux de France (FNPMF).
La mission première des policiers municipaux est d'assurer la bonne exécution des arrêtés de police du maire (salubrité publique, surveillance des bâtiments, sécurisation des habitants et des biens, etc.). Ils sont autonomes concernant les faits contraventionnels mais doivent rendre compte à leur hiérarchie des faits délictuels et criminels qu'ils constatent.